Anton Halvor
Messages : 38 Date d'inscription : 03/12/2010 Sexe du Personnage : Masculin
La vie d'avant... Date de Naissance: 05/03/1992 Âge du Personnage: 18ans Lieu de Naissance: Leipzig, Allemagne
| Sujet: Halvor Anton. Ven 3 Déc - 1:55 | |
|
Halvor Anton Feat Kaito Niikura - In the End | Âge : 18 ans Sexe : Masculin Sexualité :Homosexuel Date de naissance : 05/03/1992 Profession : / Particularités : Lentilles blanches, piercing lèvre/oreille, cicatrice dans le cou.
|
Histoire
Finesse. Le jeune homme caresse tendrement les cheveux de Anton de ses doigts bronzés. Ils sentent la vanille. Un doux parfum, à l'image de son corps frêle, à l'image de leur douceur. Lisses, soyeux, brillants. Il les aime ces cheveux, il les enroule, il les hume, il les emmêle. Et il les coiffe, puisque l'adolescent ne le fait pas. Puis ses doigts descendent le long de son visage. Il le sent sous ses doigts, il imagine ses yeux, d'un noir perçant. Ses yeux qui le cherchent sans le trouver. Qui le fuient en le cherchant. Son regard qui se dérobe pour vous tuer. Insaisissable, indescriptible. Il ne regarde jamais personne dans les yeux, Anton. On y voit son âme, en dépit des lentilles blanches, qui servent juste à impressionner. Mais lui, il a capturé son regard. Il laisse courir ses doigts sur son nez, un peu petit, tout fin, droit. Et sa bouche, ses lèvres sucrées, ses lèvres fines, roses. Sa voix, grave, encore emplie des tonalités de l'enfance. Une voix tranchante et douce, ferme et tendre, joyeux et funèbre. Et là vient le cou, cette peau laiteuse, lisse, douce au toucher, qui sent l'amande, la pureté. Et qui sent l'homme, la violence, parfois.
Paradoxe. C'est le mot qui lui vient, Anton est un paradoxe. Son corps, maigre et fort, doux et nerveux. Ses vêtements et sa personnalité. Habillé dans la provocation, avec des chaines, des déchirures, du noir, du maquillage, du vulgaire, de l'agressif. Alors qu'il n'était pas ça. Anton n'était pas la provocation. Doux et optimiste au début, il était rapidement devenu agressif et cynique. Il devait se faire bien voir, voyez-vous. Son état n'était guère déplorable, et la maigreur soi-disant alarmante ne l'était que peu. Les doigts de l'homme, en parcourant son cou, s'égarèrent sur une large cicatrice qui lui barrait le cou. Il l'avait en horreur, parce que Anton y touchait tout le temps. Ses doigts fins jouaient avec et, à chaque fois, il devenait terne, mauvais, sombre. Une autre, assez discrète, au milieu du torse. Plusieurs sur les mains, qu'il s'efforçait de cacher par des mitaines et autres accessoires. " Elles te donnent l'air viril, tu sais, elles sont belles. "
Mystère. Son amant baigne dedans, s'en enveloppe et en use. Ne jamais rien dévoiler, rester évasif. Sa vie, personne n'y touche, elle lui appartient. Les personnes qui le connaissent, il se met à les haïr, de peur qu'ils le connaissent mieux qu'il ne se connait. Il n'est pas fondamentalement pour la bagarre, et en a même peur. Oui, ça il en était sûr. Malgré tout, il s'en sert souvent, pour s'illustrer, pour se démarquer, pour obtenir ce qu'il veut, pour prétendre une assurance. C'est son arme : L'assurance. Factice, menteuse, superficielle, mais qu'importe. C'est elle qui le sauve, qui lui permet de ne pas perdre la face. Et dieu sait que Anton ne veut pas perdre la face. Assuré, hautain presque, extraverti. Faux-semblants et mensonges fragiles. Ils tenaient le coup, pour l'instant. Qui sait, une forme de folie qui le préserve ? Qui sait les démons qui l'habitent ? Quand il ne se sent pas menacé, quand il n'a pas besoin de faire le méchant, il se laisse aller à la générosité, à l'humour, sa voix devient douce, son regard se fait moins froid. Malheureusement, les menaces sont partout, et personne ne veut de sa générosité. Quand il s'attache à quelqu'un, cette personne l'emmène où elle veut. D'une naïveté surprenante, il s'efforce de ne pas boire les mots des personnes auxquelles il tient. Assez dur. Non, il n'a pas envie de se méfier. Mais ne pas tomber dans un piège, c'est tout ce qu'il veut. Parce qu’Anton peut être impulsif, sous le coup de la colère.
Mais lui, il avait survécu à la haine de Anton. Le jeune homme s'était confié, à force d'insistance et de persévérance, de tendresse et de je t'aime. Ce soir-même où ils étaient. Anton là, blotti contre lui, qui regardait vaguement le vide. Lui, qui le redessinait des pieds à la tête. Et, après l'incertitude, il s'était lancé, reprenant tout du début à la fin, en détails :
Cassure. « Mes parents, Erhard et Isana, m’ont eu à l’âge de 20ans à peu près. Ils me voulaient vraiment. Ils me voulaient plus que tout. Ils se sont battus, pour m’avoir. Ma mère a fait plusieurs fausses couches, alors quand je suis arrivé, ils étaient au comble du bonheur. Aucun problème, en pleine santé, un brin brailleur, adorable chérubin, dégoulinant de plis et de pleurs. Ils m’aimaient, à la folie. Ils me choyaient. Leurs revenus n’étaient pas extraordinaires, mais on était heureux, parce qu’ils m’avaient et qu’ils s’aimaient à la folie. Jusqu’à mes huit ans, le bonheur. Parfait. Une bulle, une illusion, une utopie. C’était si beau. On... On parle souvent de paradis perdu, le mien, il était là. Ca dégueulait le bonheur, ca vomissait d’extase et de joie, c’était beau, c’était mignon, c’était faux, c’était bidon. Tu comprends ?
Mais toutes les bonnes choses ont une fin, comme on dit, hein ? Quelle horrible fin. Si seulement ça n’était jamais arrivé, si seulement je n’étais jamais arrivé... Je... Putain Axel, je m’en veux ! »
Il se détournait pour pleurer en silence, puis il reprenait, la voix hachée par l’émotion, tremblante de sanglot, débordante d’informations contenues, de mots qui se battaient pour sortir. Après une grande inspiration, il reprit :
« Je... C’était à Noël, un peu avant, le 20 décembre. J’avais insisté pour accompagner ma mère acheter les cadeaux, alors qu’elle avait gentiment refusé. J’ai insisté, elle a accepté. Et elle voulait qu’on y aille à pieds. Mais je... Raleur que j’étais, j’ai voulu prendre la voiture. J’aimais beaucoup la route, rouler, avec ma maman et des musiques de gamin. Beaucoup de verglas, et un gamin qui braille. Tu vois le truc ? Je gesticulais dans tous les sens, je me tortillais, j’étais infernal, excité au possible, je chantais. Je l’ai déconcentrée. Elle a lâché la route des yeux, pour me gronder. Erreur fatale. La voiture a glissé, nous roulions assez vite, et... et..., et le camion... et le camion qui nous a percutés. De... de son côté. La voiture s’est retrouvée dans le décor, j’étais bloqué à l’intérieur, paniqué. Un morceau de pare-brise m’a marqué au fer rouge, là, juste dans le cou. Le camionneur est arrivé, a appelé les urgences. Il, il m’a aidé à sortir, je me suis aggripé à ma mère, je ne voulais pas la lâcher. Il ne voulait pas la sortir, il ne fallait surtout pas la bouger. Et je la secouais de toutes mes faibles forces, pour qu’elle reprenne connaissance, qu’elle sorte avec moi. Je voulais qu’elle s’en sorte, merde ! Je voulais pas qu’elle parte comme ça, pas ce jour-là, pas maintenant.
Les urgences sont arrivées, elles se sont affairées autour de la voiture. Beaucoup de bruits, beaucoup de cris, des indications, horribles. Ca saigne, ca saigne !! Dépêchez-vous ! Non, ça sert à rien les gars. Et j’imaginais, assis dans l’ambulance, la chair bouillie, les os broyés, les yeux percés, le sang qui goutte, qui colle. J’avais peur, mal au coeur. C’était difficile, je voulais sortir, je voulais respirer, je voulais voir mon papa, qu’on me dise qu’elle allait bien. Qu’on me réveille, je voulais qu’on me réveille. Ce genre de scénarios n’arrivaient pas à nous, qu’aux autres. Jusqu’au jour où les autres, c’est toi. Là, tu comprends ce que c’est que vivre. Et tu comprends que ça ne vaut pas le coup. Tu comprends ce que « mourir » signifie et tu te demandes à quoi ça sert. J’avais pas la force de survivre à ça, tu comprends, pas la force. Je me suis évanoui. Le choc, les blessures, le bruit, la mort, le sang. Un chaos inimaginable, confus, un bouillon de couleurs et de sons inintelligibles, détestables. J’en pouvais plus.
Quand je me suis réveillé, j’étais branché de partout, et mon père à mon chevet. Il avait vieilli de dix ans. Il était cerné, le teint cireux, les yeux encore pleins de larmes, mais j’étais en vie, alors il avait l’espoir. Sa raison de vivre s’en était allée, mais elle avait laissé derrière elle son fils, son portrait craché, au visage fin, à la peau douce, au caractère adorable. Il m’aimait, et il allait se battre pour moi. Il allait tout faire pour qu’on s’en sorte. Il se l’est promis. Je me vois encore demander :
« Elle est où maman ? Et et sa tête ? Et le sang ? Et les os ? Et, et, et... Elle est où... ? »
Je pleurnichai, je suppliai, j’avais peur, parce que je savais. Mon père a baissé la tête. Il n’avait peut-être pas la force non plus, après tout. Nous sommes des hommes, nous sommes faibles face aux drames de la vie. On n’avait pas le courage pour se relever de ce drame. Et la culpabilité m’avait bouffé le coeur. Elle me tuait, elle me tue, elle m’a tué. Tu vois ?
« Maman est partie, Anton. Il n’y a plus que toi et moi. On va être forts pour elle, d’accord ? »
Peut-être qu’il le disait mal, peut-être qu’il n’avait pas de tact, peut-être qu’il fallait le dire autrement, je me suis mis à pleurer. Il m’a serré dans ses bras, je l’ai tapé en lui hurlant que c’était de ma faute. « Mais non, mon chéri, arrête mon ange, s’il te plait, je t’en supplie, tu me fais mal... » Mon pauvre papa.
Je pleurais souvent, pour rien. Tout le monde savait à l’école, alors ils m’évitaient comme le pestiféré. « Vous avez vu, il a perdu sa maman. L‘approche pas, il est bizarre... » Mon père se battait réellement. Il masquait sa soudaine attirance pour l’alcool à merveille. Jamais il n’a été violent envers moi. Tout ce qu’il a pu faire, c’est me gueuler dessus quand il en pouvait plus. Mais il s’excusait. Il ne s’est jamais remis avec personne, et il ne le fera jamais. Il ne s’en est jamais remis, et il s’en remettra jamais. Il a perdu son âme-soeur. Il a beau dire tout ce qu’il veut, je sais qu’une part de lui me hait. Toute petite, bien sûr. La part la plus égoïste de l’Homme. J’ai volé sa femme, je lui ai volé des minutes, des instants, et je lui ressemble, je lui rappelle alors qu’elle est partie. Cet homme est un modèle pour moi, tu sais. Il m’a montré la puissance dévastatrice de l’amour, le désespoir acharné de la volonté, la force démolie de l’espoir. L’espoir de voir autre chose. Il voulait la joie dans mes yeux tristes, il voulait le bonheur dans mes gestes morts. Moi aussi j’ai perdu la femme de ma vie.
J’ai commencé à le gagner, mon bonheur. Difficilement, mais je voulais être heureux. Je m’intéressais beaucoup aux langues. Pendant mon collège, je perfectionnais mes langues, ça me passionait, je dévorais les livres. J’avais trouvé une raison de vivre. Elle était fragile. J’en profitais, je m’y accrochais. J’avais trouvé la sortie, j’avais trouvé la solution, un échappatoire. Mon père me soutenait, il me payait tous les livres, tous les cours, les films, ravi que j’ai trouvé une motivation dans laquelle noyer ma blessure. Un équilibre précaire. Je crois que j’imaginais pas à quel point.
Un rien peut nous faire basculer, tu te rends compte ? J’étais au début de mon lycée. Sur le chemin pour rentrer chez moi, on était en hiver. Un rien, un tout petit rien. Une cigarette à la bouche, je discutais avec un ami. Une voiture s’est pris le trottoir juste à côté de nous, a crevé un pneu et a esquinté un poteau, dans un bruit épouvantable et provoquant un bouchon impressionant. Max s’est écrié : « J’ai eu trooooop peur ! La vache ! T’as pas eu peur toi ? Tu crois que y’a un mort ? » Moi je fixais la voiture, le conducteur qui vociférait. Et je revoyais le camionneur qui insistait, la voiture qui gisait, les urgences, les pompiers, les curieux, la lumière, le sang. J’ai cru que ça ne m’avait rien fait. Rien fait de plus qu’à Max, qui en parlait avec animation. Je suis rentré, presque calme. Mon père regardait la télévision. Je voyais dans ses yeux qu’il avait pleuré, comme toujours. Je l’ai salué, lui ai souri, ai échangé deux mots, avant de m’enfermer dans ma chambre pour frapper le mur, avant de fondre en larmes. Il a accouru, affolé par le bruit, et m’a consolé comme il le pouvait, pensant uniquement à une baisser de moral due à l’hiver, à un chagrin d’amour tout au plus. Je l’ai rassuré en disant que ça allait mieux, et l’incident s’est fini là.
Tout était perdu, cassé. Un miroir en éclat de verres, qui me renvoyait des bouts de moi, écorché. J’ai sombré. Les cours, je ne les suivais plus. Je m’enivrais dans ma détresse à cause d’un putain de trottoir. J’avais trouvé mon exutoire, il fallait qu’il s’enfuit. J’en pouvais plus. J’ai fréquenté les soirées, les mauvaises personnes. J’ai séché les cours, j’ai fumé des joints, j’ai changé de style, j’ai mis des lentilles. Je suis devenu ce que je suis, en pire. Je cherchais la baston partout. Je vendais quelques trucs pour me faire des thunes. J’étais désespéré, et je me consolais dans les conneries. J’ai couché à droite à gauche. Je m’en fichais, si ça pouvait me rendre quelque chose, une impression, une sensation.
J’ai fait ça des années, jusqu’à mes 17ans. Mon père en pouvait plus, il tentait de faire face, le pauvre homme. Je ne l’ai pas aidé. Et là t’es arrivé. De l’or dans la caillasse, du soleil dans les orages, du calme dans la tempête, de l’eau dans le désert. J’ai jamais osé espérer quelqu’un comme toi. Je te jure. J’ai jamais osé espérer. Tu me faisais peur. T’approcher ? Ah non. Pourtant, je t’avais vu. J’ai peur, j’ai peur de m’attacher. J’ai peur de perdre, tu comprends ? J’ai peur que tout s’efface de nouveau, j’ai peur... Mais tu m’as donné envie d’y croire. Tu m’as rendu la vie, tu comprends ?
Je t’aime. »
Après quoi, il a déposé un vague baiser sur les lèvres de son amant, avant de se retourner pour dormir. Une sensation étrange lui montait dans la gorge, une sensation terrible. La colère, sourde, lointaine, frappait dans son corps comme un tambour. Ca tambourinait, ca bougeait. Quelque chose, au fond de lui. Une chose qui se débattait, qui frappait, qui voulait qu’on l’entende. Une chose de haine. Oui, il le haïssait. Il lui en voulait. Il l’avait forcé. Il s’en voulait. C’était de sa faute. Tout était de sa faute. Tout. Absolument tout. Si il n’avait pas été dans la voiture, si il n’avait pas été si mauvais avec son père, si il n’avait pas cédé en lui confiant tout. Il n’en serait pas là, à pleurer de rage plutôt que de soulagement, à vouloir sa mort alors qu’il venait de dire « Je t’aime ». D’ailleurs, la réponse susurrée qui lui griffa les oreilles l’emplit d’un effroi inconditionnel :
« Merci mon amour, je t’aime aussi. »
Non, non. Il ne pouvait pas l’aimer. Si il l’aimait, il le connaissait. Si il le connaissait, il le détestait. Oh non, pitié. Il ne pouvait pas le connaitre, il n’avait pas le droit. Il n’avait pas le droit de gâcher leur bonheur comme ça. Non, non. Pas le droit, pas le droit. Rester calme. Ne pas bouger. Allongé, blotti contre celui qu’il aime. Non ! Attendre, juste qu’il dorme. Voir après, voir après.
Et qu’au beau milieu de la nuit il partait, abattu, trainant les pieds. Non, il n’avait pas survécu à sa haine. Non. Vraiment pas. Anton s’égarait, la vue troublée, les sens endormis, désorienté, inconscient. Il se dirigeait vers la nationale. Sur la route, au milieu des voitures qui klaxonnaient.
« Renversez-moi !!! »
Des phares qui l’aveuglent, oui, oui. Enfin. De la lumière et puis le noir. Et de nouveau, la lumière. La Mort l’avait refusé ? Comment ça ?Informations Situation dans laquelle était votre personnage quand il a été enlevé : Il se trouvait sur une route, essayant désespérément de se faire renverser pour enfin être tranquille, et céder à cette pulsion meurtrière qui lui mangeait les entrailles. Inventaire : - Téléphone portable - Un paquet de cigarettes à demi vide - Un pantalon, des chaussettes dépareillées, des chaussures compensées, ses lentilles, un piercing reliant son oreille à sa lèvre, une veste noire, un collier à pointes.
L'objet auquel il tient le plus : Tic :Passer ses doigts sur sa cicatrice dans son cou quand il est nerveux. S’ébouriffer les cheveux.
Relations : ///
Hors-RPG Pseudo :Anomie Âge :16 Comment trouvez-vous le forum (contexte, design) ? Super Comment avez-vous trouvé le forum ? Partenariat avec Les Petites Filles Modèles Avez-vous lu le règlement ?Avez-vous lu le contexte ?
Dernière édition par Halvor Anton le Ven 3 Déc - 23:12, édité 1 fois | |
|