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 Lesson 1: awake your five senses

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Kurogane

Kurogane


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MessageSujet: Lesson 1: awake your five senses   Lesson 1: awake your five senses EmptyDim 3 Oct - 0:21

Une vieille horloge de l’époque victorienne. Une étrange sculpture en marbre. Une paire de lunettes de soleil cassées, une bouée jaune en forme de canard, des vieilles pantoufles… et même une bicyclette ? Mais qu’est-ce que c’était que cet endroit ? En se promenant sur le bateau, Kurogane avait entendu dire que ce bric-à-brac recelait des objets de toutes les époques et de tous les pays, mais là ! Cela dépassait largement tout ce qu’il avait pu imaginer. Accroupi devant une montagne d’objets, il farfouillait sans relâche depuis un bon moment, dans l’espoir de trouver ce qu’il cherchait. A cet instant, ce fut un couvercle de toilettes qui atterrit entre ses doigts. Choqué, il le jeta derrière lui avec une moue de dégoût et se remit à chercher. Il était sûr d’en avoir aperçu par là pourtant, la dernière fois qu’il était venu…
Comme la plupart des habitants du navire, il prenait parfois à l’adolescent l’envie de venir dans cette pièce, afin de débusquer quelque objet qui pourrait lui être utile. C’était là où il avait trouvé, après de longues « heures » de recherche une console de jeux, des cd, des dvd, des mangas et autres reliques du parfait otaku ; mais aussi des livres, des habits, des cigarettes, des prése… Heu, d’autres choses très utiles pour lui.
Cette pièce, aussi étrange qu’intéressante, recelait parfois des trésors. Il y avait par exemple trouvé, une fois, un paquet de pocky à la fraise qu’il avait dévoré, les larmes aux yeux, trop heureux de son sort. Une autre fois, il avait même déniché un cosplay d’un vieux jeu vidéo qu’il adorait lorsqu’il était petit. Comment ça s’appelait, déjà ? Fainaru… Fanteji ? Peu importe.

Soudain, alors qu’il était occupé à ses recherches, un bruit sourd provint du plafond. Alerte, instantanément, Kurogane se jeta en arrière. L’objet lourd et massif s’écrasa devant lui. Si ses réflexes légendaires ne l’avaient pas sauvé à temps, il aurait fini son éternité sous une vieille machine à laver. Il avait eu chaud, sur ce coup là. Poussant un soupir de soulagement, l’assassin se releva, et se remit à chercher de plus belle. Il devait se dépêcher, avant de se faire ensevelir sous quelque chose, faute de se faire tuer. Quelques instants après, entre un vieux CD des Beatles et une tapisserie du Moyen-âge, il aperçut enfin l’objet de ses recherches. Un large sourire se dessina sur ses lèvres de démon. Avec ça, il allait enfin pouvoir mettre son premier plan diabolique à exécution, et faire un premier pas vers son objectif final. Presque joyeux, l’adolescent sortit de la pièce, sa boîte d’encens en main. Fredonnant un air de visual kei, il se dirigea à présent vers la réserve pour prendre un pot de Nutella et deux cuillères ; puis, ses reliques entre les bras, il s’empressa de rejoindre sa chambre, et posa le tout sur son bureau. Avec frénésie, il se mit à longuement étudier les tranches de ses cd. Lesquels pourrait-il bien choisir pour cette occasion si spéciale ?
Depuis la dernière fois qu’ils s’étaient vus, dans la chambre de Nephtys, la façon assez abrupte dont ils s’étaient quittés, et surtout, le grand trouble qu’elle avait causé chez lui, Kurogane avait décidé de reprendre les choses en main. De son vivant, lui qui avait une réputation de Don Juan, à Tokyo, cela ne lui ressemblait pas de se laisser aller ainsi. S’il voulait atteindre son but et faire de Nepthys une femme, il devait s’y mettre, et n’avait pas le droit à l’erreur. Et pour cela, il avait mis au point une série de cinq étapes successives, appelées « leçons » où il se chargerait, en bon libertin, « d’enseigner » quelque chose à sa pauvre victime, jusqu’à ce qu’elle soit capable de ressentir comme il se devait. Les japonais ont toujours été forts pour la planification et l’organisation. Du moins, c’est ce dont il se félicitait, la main sur le menton et un sourire narquois aux lèvres. Peut-être qu’il avait tout simplement trop regardé de dramas où les personnages mettaient au point des plans tout aussi douteux que les siens. Oui, c’était déjà plus probable. Il se décida finalement pour un fameux opéra en allemand de Mozart (il ne comprenait strictement rien à l’allemand, mais l’opéra était tout de même beau) et un cd de LM.C, groupe de visual qu’il adorait lorsqu’il était petit (pour lui, les meilleurs groupes de J-music étaient ceux de son enfance). Puis, fier de voir ses préparatifs enfin terminés, il se jeta sur son lit, ouvrit son livre de chevet (le roman anglais que lui avait conseillé Hui Ying) et se mit à lire, en attendant patiemment l’arrivée de sa victime.
Kurogane, de son vivant, était connu dans la « famille » pour ses qualités de stratège, et surtout, son intelligence machiavélique. N’importe qui, dans la mafia, savait qu’il ne fallait pas se frotter à lui, sous peine de se voir victime (si on ne prenait pas directement une balle dans la tête) d’une machination diabolique. L’adolescent était du genre sournois ; à prévoir un plan d’attaque précis avant de se jeter à l’eau. Et, étonnamment, surtout lorsqu’il s’agissait d’obtenir une fille.
C’était clair, ses leçons ne pouvaient pas avoir lieu sans Nephtys. Cependant, connaissant la jeune femme, Kuro avait vite renoncé à l’idée de lui demander directement de venir. Même s’il tentait d’éveiller sa curiosité en lui promettant quelque chose d’intéressant, elle se douterait de la supercherie et l’enverrait sur les roses. Se creusant l’esprit à la recherche d’une idée pour la faire venir, un léger détail de leur dernière entrevue lui était revenu à l’esprit. Lorsqu’il s’était rendu dans sa chambre, la dernière fois, il avait ramené un recueil de Baudelaire, avec lui, qu’il avait par bonheur oublié de reprendre en partant. Et Nephtys était beaucoup trop droite et beaucoup trop maniaque pour pouvoir passer outre. Il en était sûr, elle viendrait forcément le lui restituer, juste parce qu’elle n’en avait aucune utilité. Ou peut être parce qu’elle était beaucoup trop honnête ? D’une honnêteté froide et dictée par une sorte de programme appelé : « normes sociales » ou « politesse », qu’on lui avait injecté dans le cerveau étant petite ? De plus, elle avait voulu lui prêter un bel exemplaire d’époque de l’œuvre, en français, qu’il avait également oublié. Avec un peu de chance (mais il en était presque certain aussi), elle viendrait le lui jeter à la figure, quelque peu irritée de voir qu’il n’avait pas tenu compte de sa générosité envers lui. A cette pensée, l’adolescent ricana. Oui, c’était parfait, tout simplement parfait.

* Je suis un génie, un génie… * Se congratulait-il, comme toujours, en ricanant seul sur son lit.

Soudain, Kurogane releva les yeux vers la porte de sa chambre, le claquement sonore du bois sur le mur l’arrachant à ses pensées. Son sourire mauvais s’étira plus encore sur ses lèvres. La voilà qui venait. Juste à temps. Il n’avait même pas eu le loisir de s’ennuyer.

« Bonjour, Nepthys… Que me vaut le plaisir de te voir ? »

A ces mots, il ferma son livre d’un coup sec, s’assit, et tapota sur la couverture, près de lui, avec un regard éloquent, comme pour l’inviter à venir s’asseoir près de lui.
Ce n’était pas sûr que ça fonctionne, mais c’était toujours bon pour le style.
Toujours plus délirant que jamais, il lança ensuite, d’un ton qui se voulait détaché… et même un peu snob :

« En fait, ça tombe très bien que tu sois là. J’avais justement quelque chose de très intéressant à te faire essayer… Tu te rappelles, je t’avais promis de t’apprendre à ressentir, pas vrai ? Eh bien aujourd’hui aura lieu ta première leçon. »

Depuis qu’elle avait eu le malheur de rentrer dans la pièce, il n’avait parlé qu’en anglais. En effet, Kurogane-sensei avait décidé, dans un élan d’excentricité, de ne plus s’adresser à sa victime que dans sa langue d’origine. Peut-être pensait-il que cela l’aiderait à l’amadouer.
Toujours aussi enthousiaste, il sortit deux bâtons d’encens de leur boîte, et déclara :

« Aujourd’hui, nous allons voir si tes cinq sens marchent correctement… Commençons par l’odorat. »

A ces mots, il sortit son zippo de sa poche et, soigneusement, il alluma les bâtons. Une odeur sucrée et délicate s’en échappa. Fleur de cerisier.


Dernière édition par Kurogane le Lun 8 Nov - 1:18, édité 1 fois
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Nephtys

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MessageSujet: Re: Lesson 1: awake your five senses   Lesson 1: awake your five senses EmptyMar 5 Oct - 23:44

    Ce jour-là...Ou bien cette nuit. Mais peut-être était-ce le matin. Quoi qu'il en soit, Nephtys était juchée sur la poupe, regardant l'immensité de l'océan brumeux. Une brume laide, sale, que même ses rayons X ne pouvaient pas percer. Pour ce qu'il y avait à percer. Mais elle perdait son regard dans la contemplation tranquille de cette immensité vide. Pour l'esprit hautement mathématique de la cobaye, l'existence même de la Nef était une aberration qu'elle s'empressait d'accepter. Tout comme la notion de voyage infini ou d'arrêt complet du temps. Elle en était capable car elle considérait simplement un changement de variable, ou de référentiel, et tout d'un coup l'existence du navire prenait un sens que l'on n'aurait pu supposer. Il était incroyable de voir à quel point la rationalisation pouvait absolument tout expliquer. Il n'y avait pas de sous-pensée, seulement des façons différentes de l'interpréter. Et Nephtys aimait prendre une idée et la considérer sous toutes les coutures.
    Ces temps-ci, la plupart des idées avait déjà été décortiquée, analysée, revue et acceptée. Et donc, de façon extrêmement logique, Nephtys s'ennuyait. Nephtys ne savait pas quoi faire, et passait sa journée à zigzaguer entre sa cabine, la poupe, la salle d'entraînement et la cuisine. Alors autant dire qu'elle n'était pas d'humeur sociable. Elle n'était pas d'humeur; point barre. Elle avait juste envie de rester là, ou de partir, ou de dormir. Elle ne savait pas, elle ne voulait pas savoir.

    Agacée, elle se leva, s'étira comme un chat, passa une main dans ses cheveux désespérément longs et nacrés, et tourna les talons. Se dirigeant vers sa cabine d'un pas résolu. Elle allait dormir. Voilà, c'était très bien, il n'y avait vraiment pas d'autre chose à faire dans ces cas-là; dormir. Elle ouvrit la porte d'un coup de pied, et se laissa tomber sur le grand lit en soupirant. Elle était lasse. Elle n'avait plus envie de rien, même pas de s'entraîner. A son grand dam. Elle qui aimait tellement le contact doux du manche de son arme sous ses doigts agiles et connaisseurs. Elle qui aimait tellement le mouvement de ses cheveux autour de son corps ondulant, prenant des poses difficiles et précises. Non, elle n'irait tout simplement pas s'entraîner. Mais elle ne voulait pas non plus dormir. C'était embêtant. Que pouvait-elle bien faire alors? Lire? Faire des étirements? Sortir manger quelque chose?
    Et soudain, elle sut ce qu'elle allait faire. Elle allait ranger sa cabine. On aura assez vite compris que la cobaye, dans sa logique mathématique, aimait que tout ait un ordre, et si tout du moins tout n'était pas rangé, que tout soit dans les bonnes cases. Or, à en voir le sol couvert de papiers et d'armes, elle s'était quelque peu laissé aller ces derniers temps. Et c'était inadmissible. Il allait falloir réparer cette erreur au plus vite, en faisant tout briller et le plus nettement possible.
    Elle passa en vision infrarouge (car le rayon X, au bout d'un moment, ça fatigue), puis elle entreprit de ranger sa petite cabine. Heureusement, elle n'était pas une femme normale, et ne portait donc pas une ribambelle de vêtements dont elle ne saurait que faire. Sa combinaison spéciale lui suffisait amplement. Elle entreprit tout d'abord de ranger ses armes. Elle prit un chiffon et un produit nettoyant, qui étaient sous le lit, puis se mit à frotter le dur métal des armes. Elle prit ainsi soin d'une demi-douzaine d'armes à feu, et d'un peu moins d'armes blanches. Puis, elle posa un regard attendri sur sa belle faucille qui reposait sur son présentoir de céramique. Anciennement le lavabo. Elle alla aussi nettoyer la lame jusqu'à ce qu'elle brille bien. Elle s'empara enfin d'un aiguisoir, et s'occupa du fil des différentes lames. Puis elle rangea soigneusement tout ce petit monde dans les boîtes prévues pour, et se prépara à la seconde moitié du nettoyage.
    Elle prit les livres et papiers, qu'elle jeta sur le lit, puis passa un coup d'aspirateur (qu'elle avait emprunté à une voisine qui était encore plus maniaque du ménage qu'elle), et cira son parquet avec soin. Puis, en attendant que le cirage sèche, elle se posa sur son matelas, et tria les papiers. D'un côté, elle mit les feuilles volantes, qui terminèrent presque toutes dans la poubelle à un mètre de là, vu qu'il s'agissait surtout de problèmes mathématiques et physiques qu'elle résolvait patiemment quand elle s'ennuyait. Enfin, elle tria les livres; les deux derniers de la pile se trouvaient être les Fleurs du Mal, version française, et japonaise. Nephtys siffla entre ses dents.

    Ainsi, il avait non seulement oublié de prendre l'ouvrage qu'elle lui avait généreusement prêté, mais de plus il avait "omis" de reprendre le sien, dans le but unique qu'elle revienne le lui rendre. La cobaye se mordilla la lèvre inférieure. Se connaissant, elle n'allait pas résister longtemps au besoin terrible de rendre à autrui ce qui appartenait à autrui.
    Elle avait tenté de réfléchir le plus possible à propos de leur entrevue de la fois précédente, et la seule conclusion à laquelle elle parvenait, quel que soit le sens sous lequel elle regardait le problème, était qu'il était fortement attiré par elle, aussi bien physiquement qu'intellectuellement.
    Pour le physique, Nephtys pouvait comprendre pourquoi; les soldats, à l'époque de sa vie sur Terre, avaient toujours jeté des regards gourmands sur ses formes. Elle en avait donc conclu qu'elle devait avoir un physique idéal du point de vue masculin. La cobaye fit glisser son regard vers son abondante poitrine, ses hanches rondes et sa taille fine. Et soupira.
    Mais la grande question était intellectuelle: en quoi avait-il ressenti une quelconque attirance envers son caractère? S'il n'avait pas voulu la connaître, il n'aurait pas engagé de conversation parlée, mais seulement physique. Qu'avait-elle d'intéressant, elle? Elle n'avait pas de sentiments, elle calculait tout... et lui? Il était parfois impulsif, parfois calculateur... Comme s'il ne parvenait pas à choisir exactement sa destinée, comme s'il était encore engoncé dans une adolescence rebelle, mais pieds et poings liés par l'horreur de la Mafia et des meurtres.
    Une fois de plus, elle soupira de se perdre autant dans de si futiles soliloques, et prit parti d'agir. Elle se releva, vérifia que le cirage était sec, prit les livres dans ses bras, et se dirigea d'un pas ferme vers la cabine de Kurogane.

    Ce qui était formidable avec la nef, c'était sa bizarrerie. La Nef devait être un espace non euclidien. Il y avait comme un nombre infini de cabines, et si l'on marchait un certain temps, on s'arrêtait toujours devant la cabine désirée.
    La cobaye se stoppa devant une porte, enclencha les rayon X et vérifia que Kuro était dans sa cabine. Voyant qu'il était à l'intérieur, elle repassa en infrarouges, et ouvrit la porte, sans même prendre le soin de frapper. La langue anglaise vrilla à ses oreilles, et elle fut quelque peu déconcertée. Il avait une belle façon de parler, et un accent vraiment peu discernable, pour un japonais.


    "Bonjour Kurogane. Je te rapporte les livres. Mais je suppose que tu te doutais de ma venue."

    Alors qu'il l'invitait à s'assoir, elle obtempéra, posant les ouvrages sur le bureau encombré de l'adolescent, puis s'asseyant docilement à côté de lui. Elle était venue en paix. Il n'y avait pas de quoi être sur ses gardes. Presque. La suite du discours du jeune homme la mit quelque peu mal à l'aise. Qu'avait-il préparé? Cela ne lui semblait rien de bon. Il alluma les bâtons d'encens; la douce odeur qui se rependit lui fit un peu tourner la tête. Les encens ont en effet une senteur diffuse mais assez entêtante. Elle leva son visage vers le jeune homme, qui semblait très fier de son petit effet.

    "L'encens ma rappellera toujours ce jeune japonais du département de recherche... Il était gentil avec moi, et son labo sentait toujours cette odeur... Il ne parlait pas très bien anglais. Il disait que c'était... Hana...Heu... sakura..no hana? C'est ça? Désolée, je n'ai pas appris le japonais. Le chinois était plus pratique à l'époque où j'ai été investie de missions de rang A. Vu que... Mmh. Ce jeune japonais... Il est parti voir sa famille pendant la guerre. Je ne l'ai jamais revu, mais ses recherches ont été fructueuses, et ont permis notamment de découvrir une nouvelle matière pour les combinaisons des 2.0... Heu... Les... Les 2.0, ce sont les "moi" deuxième version. Enfin bref."


Dernière édition par Nephtys le Mer 13 Oct - 23:53, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Lesson 1: awake your five senses   Lesson 1: awake your five senses EmptyMer 13 Oct - 23:52

Le soleil plastique est incrusté,
Flotte dans ce ciel bleu aux couleurs corrigées
Quel monde étrange !
Notre rencontre doit sûrement être un caprice de Dieu
Dansons en croquant ces pommes d’amour empoisonnées !

(traduction) GHOST † HEART– LM.C


Sans mot dire, Kuro regardait l’encens tracer des arabesques argentées dans l’air. Que c’était beau. Pas plus beau, bien sûr, que la jeune femme qui était assise près de lui ; mais c’était tout de même beau. L’encens avait le don de l’apaiser. Peut-être parce qu’il lui rappelait son pays d’origine. Ces fleurs roses et blanches de ces grands cerisiers qu’il ne verrait plus jamais. Ou peut-être était-ce Phoebé que cela lui rappelait. Peut-être. Probable. C’était elle qui lui avait fait découvrir les différents parfums de l’encens, il y avait un peu plus de trois ans. Bien que ce ne fut pas les seules choses qu’elle lui ait fait découvrir. Il sourit à cette pensée.
Attiré par le cuir blanc du recueil de Nephtys, il leva les yeux vers le bureau. Un sourire mesquin se dessina sur ses lèvres. Elle avait rapporté les deux bouquins, et d’un coup. Il l’aurait parié.

* Il faut croire que tu n’as plus de secret pour moi, ma belle… * Pensa-t-il, ricanant pour lui seul.

A son salut et son sarcasme, il afficha un air à la fois choqué et candide, comme l’aurait fait une certaine marquise un peu perverse face à une accusation. Il rétorqua alors, la main posée sur sa joue –il adorait imiter les manières de Merteuil- d’un ton qui se voulait candide :

« Oh, comme c’est gentil à toi, je les avais complètement oubliés. Et je ne comprends pas du tout ce que tu insinues. C’est vraiment une surprise de te voir chez moi. Tu ne veux jamais venir, aussi. »

Il fit mine de bouder un instant, comme le sale gamin qui ne grandirait jamais qu’il était jusqu’à l’os ; puis, laissant son excitation le gagner de nouveau, oubliant déjà les livres, il se concentra sur sa victime. Il faut dire qu’il avait longtemps réfléchi à ce plan diabolique, et qu’il ne pouvait plus cacher son impatience de voir la réaction de la jeune femme.
Malheureusement pour lui, ce ne fut ni de la surprise, agréable ou désagréable, ni de l’excitation face à une nouvelle découverte qu’il put voir sur le visage de son amie, mais rien. Toujours ce même visage froid et inexpressif. Toujours ce même ton robotique qui se mettait, une fois de plus, à lui faire l’analyse de X souvenir dont il n’avait probablement rien à faire. Enfin, ça, c’est ce dont il essayait de se convaincre pour garder la face, après un pareil échec. Un sourire crispé aux lèvres, il détourna le regard. Ah, tu le prends comme ça, hein ? Tu cherches à me défier, la pucelle insensible ? Tu vas voir de quel bois je me chauffe.

Les quelques mots de japonais prononcés par son amie le rappelèrent à la réalité. Malgré son ennui plus que marqué face à cette histoire interminable, narrée d’une voix monocorde comme seule Nephtys avait, il l’écouta jusqu’au bout, poussant un long soupir. Lui, jaloux ? Calomnies ! Bon, d’accord, il devait admettre que c’était un peu vrai. Il faut dire qu’elle avait du culot, elle, aussi. Oser lui parler d’un autre garçon, un japonais, en plus, alors qu’ils étaient en plein milieu d’un cours magistral de libertinage (ou quoi que ce fût ?)… Pourvu que le glaçon géant qu’elle était se rende compte de sa gaffe. Ca serait toujours ça de gagné. Enfin, elle avait plutôt bien prononcé le japonais. Un point pour elle.
Lorsqu’elle eût terminé, il lança un « Ah, je vois » vaguement intéressé, et se leva. Ce n’était pas un tout petit échec qui allait lui ruiner sa motivation diabolique. Non mais. Si elle croyait qu’elle allait l’avoir aussi facilement.
Valmont 2.0, se forçant à esquisser un grand sourire malgré son agacement, saisit les quelques CD qu’il avait posés sur la table et les parcourut un instant.

« Bon, si on passait à l’ouïe, maintenant ? » Lança-t-il, en se tournant vers elle. « Il y a deux morceaux que j’aimerais beaucoup te faire écouter. Le premier, étant donné que c’est du classique, du connaîtras sûrement… »

Etrangement, c’était Raijin qui l’avait initié au classique. Il faut dire que le parrain semblait vouloir un fils le plus cultivé possible, avec tous les livres, films, et disques qu’il lui avait forcé à ingurgiter « pour son bien ». Mais cela n’avait pas grandement gêné le jeune homme. Il avait une curiosité qui lui donnait l’envie de découvrir toujours de nouvelles choses. Ce qu’il n’aimait pas, c’était travailler pour des professeurs payés pour lui répéter des choses qu’il savait déjà.
Le classique, surtout Mozart, l’avaient beaucoup impressionné. Il n’en écoutait pas souvent, préférant tout de même le rock de son époque, mais rien ne le troublait plus que la musique classique. Il espérait vainement trouver le même effet chez son amie.

* Si même du classique tu ne t’émeut pas, franchement, je ne sais pas ce que je vais faire de toi ! * Songea-t-il, avant de reprendre :

« Le deuxième est un pur caprice de ma part… Du visual-kei. C’est une forme de rock japonais de mon époque. Je ne sais pas si ça va te plaire, mais tu peux toujours essayer, non ? »

Il ne lui laissait pas tellement le choix. Il faut dire que la chanson qu’il avait choisie avait une signification particulière. Elle ne la saisirait probablement pas, mais, comme dit l’adage : « qui ne tente rien n’a rien », non ? Avec toutes les tentatives infructueuses de la séduire qu’il avait faites jusqu’à présent, on pouvait dire qu’il y croyait. Ou qu’il était un garçon particulièrement persévérant, trop fier et qui ne supportait pas de perdre. Oui, c’était plutôt ça.

« Attention, écoute bien. Dis-moi l’auteur et le nom du morceau, si tu peux. »

Finalement, il avait laissé l’opéra en allemand de Mozart et avait choisi, au dernier moment, un morceau plus doux et plus mélancolique, en latin, aussi connu qu’irremplaçable. Il s’était dit que, finalement, s’il cherchait à l’émouvoir, il n’y avait rien de mieux que Le « lacrimosa », extrait du Requiem du génie autrichien. Son œuvre favorite. Le « dies irae, dies illa » et le « confutatis » l’enchantaient tout autant, mais il était convaincu de l’effet du morceau choisi sur toute âme humaine. Impossible ne pas être envoûté par cet air. Et puis, le mot « lacrimosa » ne signifiait-il pas « larmoyante » en latin ? Kuro s’en remit donc à la langue de Sénèque, plein d’espoir. Il attrapa religieusement le disque entre ses doigts et le fit glisser dans la chaine hi-fi. Il poussa du bout du doigt le bouton lecture. La vierge Marie allait-elle se réincarner en Nephtys ?
Appuyé sur le mur, les bras croisés et les yeux à demi-clos, le jeune homme se laissa emporter par la musique. Il posa son regard rouge sur la cobaye, assise sur le lit. Derrière ce masque blanc, que pouvait-elle bien penser ? De son vivant, Kuro avait toujours à peu près réussi à cerner les gens. En ce qui concernait la cobaye insensible qui lui faisait face, jamais il n’y était parvenu.
Les voix humaines, si belles et si tristes, et les cordes, parfois lancinantes, parfois plus toniques, faisaient vibrer son âme noire. Il ferma ses paupières. Une tragédie grecque prit scène dans son esprit, la mort trônant au milieu de la scène. Comme c’était ironique, pour un tueur à gages et un mafieux, qui avait commis tant de crimes malgré son jeune âge, d’être ému par quelques notes de musique. Il était trop sensible. Son père adoptif le lui avait toujours répété. Malgré tout, il n’eût pas la force d’interrompre le morceau, et se laissa bercer par la musique, les yeux clos, comme un petit enfant, jusqu’à ce que le silence ne revienne. Doucement, il appuya sur arrêt, et rangea le CD. Il leva de nouveau son regard vers Nephtys, les yeux brillants.

« J’aurais voulu être cet homme, dans une autre vie. Vivre pour sa passion, connaître la gloire, et mourir jeune, en martyr. Un beau fantasme. »

Encore un sombre délire de japonais.
A ces mots, il ricana seul à son humour noir, et prit le deuxième disque, un léger sourire aux lèvres. Ce n’était vraiment pas le même registre, et après une œuvre aussi belle et aussi connue, cela paraîtrait peut-être médiocre ; cependant, en pauvre ado japonais qu’il était, il ne pouvait s’empêcher d’éprouver une certaine affection pour ce groupe.
Le cd de LM.C fut dévoré par la chaîne, et après quelques secondes interminables d’attente, le son explosa dans la pièce. Ses tympans vrillèrent. Dieu, que c’était bon. La voix du chanteur, qu’il vénérait lorsqu’il était petit, surgit de nulle part. Au fond, la basse et la guitare rugissaient, donnant un son profond et mystérieux, quelque fois ponctué par l’orgue pour donner comme un soupçon d’épouvante. En même temps, le nom de la chanson était assez clair. C’était ce côté à la fois si joyeux et si macabre qui le ravissait dans ce morceau, lui qui était si fasciné par la mort. Avec le passé qu’il avait derrière lui, il y avait de quoi.
En dépit de la présence de la pauvre Nephtys qui devait subir cette horrible agression au visual kei, qu’elle percevrait certainement comme de la musique de barbare, il murmura les paroles pour lui seul, les yeux clos, des fantômes, des démons et de beaux vampires dégoulinant de sang défilant dans son esprit dérangé.
Il marqua tout particulièrement ces mots, prononcés par le chanteur dans la langue de Nephtys :

« I wish you were here, I could die for you, but I’m already dead… »

Lui qui était un libertin convaincu, il trouvait que ces paroles étaient belles. Lui qui ne serait probablement jamais capable de les prononcer pour quiconque. Il ne pouvait même plus mourir, ici, en plus !
Grâce au système de traduction automatique de la Nef, Nephtys avait sûrement réussi à comprendre toutes les paroles. Une histoire d’un fantôme amoureux et malheureux. Cette histoire ne la toucherait sûrement pas. Mais pour son propre plaisir, les yeux perdus au plafond, il prononça les tous derniers mots de la chanson :

« I just want you to know I love you »

Il ne voulut pas réfléchir à la signification que pouvait avoir ces mots, dans cette situation.
Il appuya de nouveau sur arrêt et récupéra le disque qu’il rangea soigneusement.

« Alors ? » Dit-il simplement, d’un ton plat, les yeux baissés sur le bureau, comme si sa réponse ne l’intéressait pas.

Il avait beau tenter d’avoir l’air détaché, l’impatience était trop notable dans sa voix.



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MessageSujet: Re: Lesson 1: awake your five senses   Lesson 1: awake your five senses EmptyMar 19 Oct - 19:46

    Il ne fit pas de remarque quand elle parla. Elle se demanda vaguement s'il l'avait écoutée. Oui, certainement. Et c'était pour cela qu'il n'avait pas répondu. De la jalousie? C'était un sentiment très humain. très compréhensible; il venait de réaliser qu'il n'était pas le premier japonais qu'elle rencontrait. Mais en même temps, elle avait rencontré tant de monde dans sa vie passée. Et elle en avait tué tant. Il n'y avait pas à se demander s'il lui était arrivé de rencontrer telle ou telle nationalité, car elle devait les avoir toutes rencontrées. Mais peut-être aussi toutes tuées.
    Quelle était sa nationalité, à elle qui était un mélange de tous les gènes humains? Elle avait une peau pâle et caucasienne, mais son physique, ses jambes et sa puissances lui venait des contrées africaines; ses cheveux étaient aussi beaux que ceux des indiennes, et son visage pouvait être typé dans plusieurs civilisations.
    Qui était-elle? Elle se posait placidement toutes ces questions, alors que la douce senteur de fleur de cerisier se répandait dans la pièce, la plongeant dans une torpeur tranquille. Elle ne s'ennuyait plus, et désirait savoir ce que Kurogane ferait par la suite.
    Placide, elle regarda le jeune homme se relever pour se diriger vers sa platine, choisissant deux CDs.

    Nephtys avait passé peu de temps à écouter de la musique pour son plaisir; n'avait jamais appris à jouer d'un instrument ou encore à éveiller sa sensibilité artistique. Mais elle pouvait savoir ce qui était beau ou pas; de sa manière de voir les choses, sa vision de la beauté, pure et nue, d'où les sentiments auraient été arrachés, comme elle. Une beauté indolente qui n'a pas conscience de son état. Quand le jeune homme prononça le mot "classique", elle se fit plus attentive. Elle avait du faire de nombreuses recherches sur les compositeurs classiques lors de ses années d'apprentissage. Elle s'assit plus confortablement, et hocha la tête quand Kurogane lui parla de ce fameux "visual key".


    "J'écouterai avec attention. Mais je ne peux effectivement pas te promettre que j'apprécierai. Nous verrons bien."

    Elle hocha la tête quand il lui demanda de rechercher les noms des auteurs. Elle se doutait qu'elle allait certainement avoir du mal à reconnaître le groupe japonais, vu qu'elle n'avait jamais écouté de rock japonais de sa vie. De toute façon, à son époque, avec le Japon rayé de la carte, plus personne ne se souciait vraiment des groupes vieux de cinquante ans de ce pays. Mais elle dressa l'oreille, attentive.

    Les premières notes résonnèrent dans la pièce, comme une goutte troublant une surface d'eau lisse. La cobaye entr'ouvrit les lèvres de stupeur en reconnaissant le morceau. Mozart; elle n'aimait pas toutes ses œuvres. Certaines étaient bien trop pleines de sentiments outrageusement exagérés et amplifiés pour que la cobaye soit seulement capable de les comprendre. Mais le Requiem avait toujours éveillé en elle, comme une solitude. Comme une petite larme, une unique, roulant sur sa joue. Une larme sèche, larme fantôme, présente uniquement dans son imagination, alors que les chœurs doux et puissants résonnaient accompagnés des violons répétitifs.
    Cette légèreté, étrangement si profonde, si forte, si faible, si pleine de désespoir et vide de joie... La première fois qu'elle avait écouté le Lacrimosa, son père, son créateur, était à côté d'elle pour surveiller ses réactions. Il lui semblait l'avoir regardé dans les yeux un long moment, alors que l'homme aux pétillants yeux verts et à la barbe grisonnante la regardait avec compassion, quelques larmes coulant sur ses joues.
    Nephtys, dans l'obscurité, effleura sa propre joue, et la trouva mouillée. Elle se stoppa, troublée. Des larmes? Non; elle ne pleurait pas. Ce n'était pas possible. Ses yeux étaient-ils seulement capables de pleurer, ses pauvres yeux malades et fragiles? Elle n'en était pas certaine.
    Elle s'essuya les joues machinalement alors que les dernières notes s'élevaient, et que son souffle était comme happé par celles-ci. Elle resta en apnée quelques secondes, n'osant rien dire, à part souffler, tout doucement, comme pour elle-même, faisant écho à la phrase prononcée par le jeune homme:


    "Mozart..."

    Il mit rapidement le CD suivant; des guitares saturées s'élevèrent d'un seul coup. Nephtys fut quelque peu abasourdie par le type de musique dont il s'agissait. Ce n'était pas désagréable. C'était juste étrange; elle n'était plus habituée à entendre du japonais; encore moins en musique. Le chanteur avait une voix étrange, joliment grave, mais comme enfermée dans sa gorge. La musique, énergique, utilisait force sons de synthés pour agrémenter les mélodies, et ce qui en ressortait était un autre genre d'émotions. Des émotions que Nephtys avait encore du mal à comprendre; mais il lui semblait être capable d'en comprendre une, de chose: pourquoi Kurogane aimait-il cette musique? Tout simplement car elle lui ressemblait. Ou alors, peut-être était-ce lui qui ressemblait à la musique, à tout ce Japon vieux de cinquante ans qui avait eu un grand impact de nouvelle culture dans les années 2000. Oui, Kurogane ressemblait à cette musique, entraînante mais sombre, avec deux côtés, comme ces jeunes japonais qui ne savaient pas s'ils devaient se perdre dans la joie de leur siècle ou dans son malaise.
    Nephtys écouta attentivement quand Kurogane prononça les dernières phrases; et cela la conforta dans son idée de malaise japonais. A son époque, mourir d'amour était devenue presque chose commune. Les horreurs étaient devenues telles que des manifestations entières de couples descendaient dans les rues, prenaient un poison spécifique, liaient leurs corps lancinant une dernière fois avec leur moitié, et mouraient pendant l'orgasme. Peut-être pensaient-ils que, quitte à mourir, autant vraiment mourir d'amour.

    Mais Nephtys se garda bien de dire cela à Kurogane; elle pensait bien qu'il n'en serait que plus dégoûté. Et puis, elle devait lui dire ce qu'elle avait pensé des musiques.


    "La première... Bien évidemment, à mon époque, l'on connaissait toujours Mozart. Je... J'ai toujours beaucoup apprécié cette pièce qu'est le Requiem. Tu vois, comme je n'écoute pas beaucoup de musique, j'ai toujours préféré les calmes aux rythmées. Et le Lacrimosa a quelque chose de puissant et de fragile dans son coeur, qui en fait une composition unique et très étrange. Je..."

    Kurogane la fixait. Elle pensa qu'elle avait toujours une larme sur la joue, et elle se l'essuya machinalement. Non, il n'y avait plus rien en fait. Il devait certainement l'écouter parler, c'était juste cela.

    "Pour ce qui est du second morceau, j'ai trouvé qu'il te ressemblait beaucoup. J'en ai vaguement compris le sens grâce à la magie de la Nef, mais il te ressemble dans son entièreté, même la musique; pas seulement les paroles. A part peut-être les dernières phrases..." Se permit-elle d'ajouter avec un faux air supérieur."Enfin, si j'en crois ce que l'on dit sur toi; mais on peut toujours démontrer des contre-exemples, je suis la dernière qui nierait cela.

    Elle mit ses jambes en tailleurs, et se pencha vers le jeune homme qui revenait vers elle.

    "Il manque encore le goût, le toucher et la vue. Je ne devrais pas être d'une grande aide pour le troisième, mais je veux bien continuer ton petit jeu."

    Un sentiment de calme l'avait envahie depuis qu'elle était entrée dans la pièce; et elle n'était pas mécontente de ressentir cela au moins.
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MessageSujet: Re: Lesson 1: awake your five senses   Lesson 1: awake your five senses EmptyLun 8 Nov - 23:45

Ses yeux rouges comme le sang, songeurs, semblaient comme éteints. Toujours appuyé sur le mur face à elle, il regardait avec attention, comme son père autrefois, les réactions de la jeune femme sur son visage.

* J’aimerais tant que tu comprennes. * Pensait-il, exaspéré. * J’aimerais tant que tu ries, que tu pleures, que tu soupires, que tu te plaignes. Montre-moi qu’au fond, tu es comme moi. Allez. *

Voilà le vain et vague espoir qui persistait à hanter son esprit, malgré son insensibilité dont il était plus que convaincu. C’était simple. Ou on avait oublié de lui implanter un cœur, ou cette fille était tout simplement morte, à l’intérieur.
Il attendait peut-être trop d’elle, à qui on avait interdit tout sentiment depuis l’enfance. Malgré tout, il ne pouvait s’empêcher d’attendre un signe, le moindre petit signe qui prouverait qu’elle était bien humaine.
Peu de temps après avoir glissé Mozart dans la chaîne, soudain, ses yeux s’écarquillèrent de surprise. Comment ? Elle avait fait mine d’essuyer une larme sur sa joue ? Non, impossible. Il avait dû prendre ses fantasmes pour des réalités. Nepthys ne pouvait pas pleurer. Elle n’était même pas capable de ressentir de la pitié, Kuro en était convaincu. Alors qu’est-ce que c’était que ça ? Est-ce qu’elle commençait déjà à se poser des questions sur sa sensibilité ?
Est-ce qu’elle commençait à trouver normal d’avoir des sentiments ? De plus, elle semblait bien songeuse, pour une fois.
Un léger sourire satisfait s’était dessiné sur ses lèvres de démon. Il avait hoché la tête lorsqu’elle lui avait lancé le nom du compositeur de génie.
N’importe qui lui aurait sûrement ri au nez, pour cela ; mais intérieurement, Kuro était trop fier de l’effet qu’il venait d’obtenir avec le Lacrimosa.

Voilà maintenant qu’elle s’apprêtait à lui faire la critique de ce qu’elle avait entendu. Déjà trop impatient à cette idée, il tâcha de prendre un air quelque peu détaché et croisa les bras de nouveau, la dévisageant avec ce regard toujours aussi hautain qui le caractérisait.
Ca, c’était juste pour éviter d’avoir l’air stupide si jamais elle n’avait pas du tout aimé et qu’elle se moquait de lui. Mais il avait confiance en cette larme mort-née et en cet air songeur qu’il avait vus sur son visage. Cette fois-ci, il ne pouvait pas perdre.
Il en était convaincu, il avait réussi à faire naître quoi que ce soit chez elle.
Pour se faire pardonner de la dernière fois où il avait presque ignoré, par jalousie, ce qu’elle lui avait raconté qui était pourtant très personnel, cette fois-ci, il l’écouta longuement, jusqu’au bout, sans détourner ses yeux rubis. Il voulait tester sa résistance. Voir si elle était capable de soutenir ce regard que beaucoup fuyaient quelques secondes après l’avoir croisé.
Il n’en attendait pas moins d’elle.
Il n’osa rien répondre à ce qu’elle lui avait dit sur le morceau de Mozart, subjugué. Il était trop occupé à la voir chercher ses mots, comme ému lui même de cette nouvelle spontanéité qu’il trouvait chez elle. Il y avait peut-être vraiment un espoir pour elle. C’était ce qu’il se complaisait à croire, du moins. Une nouvelle trace du passage de la larme inexistante le conforta dans ses idées. Pendant un infime instant, il l’avait senti presque gênée. Comme si elle commençait à le considérer comme quelqu’un d’assez important pour se soucier de ce qu’il pensait d’elle.

* Ah, bon sang, je suis un vrai génie… * Ricana-t-il pour lui seul. * Je mériterais presque un prix. Valmont peut aller se rhabiller, à côté de moi ! *

La voix de la jeune femme, qui poursuivait sa critique, l’arracha une fois de plus à ses chimères. Il n’était sûr de rien, après tout, mais il aimait à se persuader de ce qu’il espérait.
En bon mauvais perdant qu’il était.
Cette fois-ci, les paroles de Nephtys lui arrachèrent un rire gêné. Ce n’était pas vraiment ce à quoi il s’attendait. C’était juste… étrange.
Il devait l’avouer, cette chanson lui ressemblait plutôt. En même temps, il valait mieux, il l’avait choisie expressément pour l’occasion. Cependant, quelque chose dans ce qu’elle avait dit, bien qu’elle ne pensât certainement pas à mal, le mit comme… mal à l’aise.
Qu’est-ce que ça voulait dire, ça ? En quoi ressemblait-il, d’après elle, à cette chanson ? Etait-ce à cause de la mélodie à la fois gaie et macabre ? Des paroles qui faisaient directement référence à cette vie intemporelle sur la Nef ? Cette amour à la fois cruel et passionnel dépeint dans la chanson, qui lui allait si bien ?
Mais qu’est-ce que c’était, au juste, l’amour ?
Kurogane ne connaissait pas ce sentiment, du moins tel qu’on le décrivait dans les arts. Lorsqu’on parlait de sentiments purs, il n’avait jamais reçu qu’un peu d’affection. L’amour, pour lui, ça n’existait pas. Du moins, pas pour lui.
Ce qu’il ressentait pour Nepthys, c’était trop spécial pour comparer ça à un vile transport pareil que l’amour. Mais il ne savait pas identifier clairement ce que c’était ; même s’il était conscient, depuis la dernière fois, que ce n’était pas que du désir qu’il ressentait pour elle.

* Arrête de perdre ton temps avec ce genre de stupides pensées ! * S’ordonna-t-il, mentalement.

Dès qu’on parlait de sentiments envers quelqu’un, il ne pouvait que fuir.
Il ne fut guère étonné, par contre, lorsqu’elle lui annonça que ces jolis mots d’amour prononcés par le chanteur ne lui allaient vraiment pas. C’était bien pour ça qu’il avait pris tant de plaisir à les prononcer. Comme pour se moquer de lui-même.
A cette occasion, le libertin se permit clairement d’adresser à son amie un large sourire diabolique. Un sourire qui disait : « Comment, ne me dis pas que tu en doutais ? ».

« On dirait bien que ma réputation me précède… » Fit-il en ricanant une nouvelle fois, fier de ce constat.

Il adorait se sentir irrésistible. Et méchant. Cependant, il n’ajouta strictement rien.
Le nouveau côté entreprenant de Nephtys fut également une agréable surprise. Il ne se serait pas attendu à ce qu’elle lui demande, même indirectement, de poursuivre son programme. Son sourire malicieux ne s’en étira que plus sur son visage.

« Ravi de voir que tu t’amuses… La suite va être encore plus amusante, tu verras. »

Il n’avait pas précisé pour qui.
A présent presque joyeux, comme requinqué par ces quelques mots dont elle ne devait même pas s’être aperçue du sens, il saisit sur sa table un blu-ray, et, lui tendant l’objet, il lança, avec un regard qui se voulait menaçant :

« Pour la vue, tu regarderas ce film. Question de vie ou de mort, et je ne plaisante pas. Je te préviens, je vérifierai. »

Il lui avait tendu, bien sûr, l’éternel « The Nightmare Before Christmas » de Tim Burton. Juste son film préféré, ever. C’est pour ça qu’il espérait qu’elle le prenne au sérieux, malgré tout. Il était convaincu qu’elle comprendrait beaucoup de choses sur lui en le visionnant. A commencer par son statut de fanboy inégalé de Jack Skellington.
Ah, si seulement il avait eu le temps de s’acheter le boxer Jack à Disney Tokyo…

Toujours aussi lunatique, il posa ses mains sur ses hanches, et déclara, comme si rien ne s’était passé :

« Bon, il nous reste encore le toucher et le goût. Si tu te levais ? »

En plus de l’ordre qu’il lui avait presque donné, il ne se gêna guère et se permit de l’attraper par les poignets pour accélérer le processus. Il se retrouva face à elle, et pesta intérieurement. Comme il était dans sa chambre et qu’en bon japonais, il avait enlevé ses chaussures avant d’entrer, il ne pouvait plus profiter des quelques centimètres que lui conféraient ses Docs ou ses New Rocks, d’habitude.
Il ne put s’empêcher de grimacer. Il était plus petit, de cinq centimètres au moins. La honte.
Pourquoi est-ce qu’il était né japonais, bon sang ? Et encore, pour un japonais, un mètre soixante quinze, c’était plutôt grand !
Tâchant de dissimuler sa déprime passagère, il rapprocha son visage du sien, et s’enquit, avec un regard à la fois complice et provocateur :

« T’es prête ? Attention ! »

A ces mots, il la prit dans ses bras. Nichant son visage dans ses cheveux, près de son oreille, il murmura alors :

« At my time, that’s what you do to people you like. It’s called a hug. »

Il avait parlé en termes généraux, comme si son époque existait encore dans sa tête.
Bien entendu, elle devait déjà connaître le concept du câlin, qu’elle avait dû apprendre par cœur en le lisant dans un dictionnaire. Ah, non, pardon. Lorsqu’on lui avait implanté le programme dudit dictionnaire dans les lunettes. Mais il pensait que, malgré tout, il n’y avait rien de mieux que la pratique pour saisir l’essence même de cette notion si particulière qu’était le câlin. D’ailleurs, il en profita, surtout, puisqu’il resta accroché à elle au moins une bonne minute, et qu’il se risqua même à frotter sa joue contre la sienne, tel un chat. Ben oui. S’il devait mourir quelques minutes plus tard, autant que ce soit sans aucun regret. Enfin.
Une fois qu’il se fut lassé de son mode « kawaii », il replongea son nez dans les cheveux ivoire de la belle. L’une des choses que Kurogane préférait chez les femmes, autrefois, c’était leurs cheveux. Ils avaient toujours un parfum envoûtant. Ceux de Nepthys étaient certes très beaux, mais n’avaient strictement aucune odeur. Ce détail le déçut un peu.

* Je n’ai plus qu’à imprimer mon odeur sur toi, je suppose… * Pensa-t-il, ricanant toujours seul des blagues aussi horribles que perverses qu’il pouvait bien inventer.

Raijin-sama, si tu nous lis, ton fiston tient plutôt de toi, je trouve.
Alors, il poussa un long soupir satisfait, et, un léger sourire aux lèvres, il se rassit sur le lit. Ouvrant le pot de Nutella, il fit signe à son amie de le rejoindre. Il planta les deux cuillères argentées dans la pâte chocolatée.
Depuis qu’il le lui avait fait goûter, Edward adorait ce truc. Il espérait bien obtenir le même effet avec elle. Ou, au moins, une toute petite réaction !
Il prit une cuillère généreusement remplie, et la tendit à son amie, avec un sourire éloquent.

« Une fois que tu auras goûté à ce truc satanique, tu ne pourras plus jamais t’arrêter. » Dit-il simplement, en se servant lui même, avec ce même air d’incube tentateur.

Qu’est-ce que c’était calorique, ce truc, une vraie bombe dans l’estomac, Hui Ying n’y survivrait probablement pas, mais qu’est-ce que c’était BON ! Il lui tardait déjà de savoir ce qu’elle en pensait.

« Alors, c’est bon, hein ? Mais, tu sais… Il y a une façon encore meilleure de le déguster. » Dit-il, en léchant son pouce couvert de chocolat.

Il aurait été préférable pour la pauvre Nephtys, à la vue de cette lueur si particulière dans ses yeux rouges, de sortir de là. Mais non. Il était bien trop tard pour qu’elle ait le moindre espoir de lui échapper. Il la tenait prisonnière, comme une araignée dans sa toile.
Instantanément, avec la rapidité du condamné à mort, il déposa une grande couche de Nutella sur sa langue et se pencha sur Nephtys. Impact : moins une demi-seconde.
Sans même lui laisser le temps de bouger, il glissa sa main dans la racine de ses cheveux et lui arracha un baiser passionné.
Comme je l’avais dit plus tôt, s’il devait mourir ce jour là, au moins, qu’il n’ait absolument aucun regret. Et ce qu’il venait de faire, aussi abject que cela fût, il n’était sûrement pas prêt de le regretter.
Lorsqu’il rompit enfin le baiser, il recula, et la dévisagea avec cet air de sale gamin effronté qui lui allait si bien. Il allait sûrement le payer très cher. Mais le pire, c’était qu’il s’en fichait complètement.
Un tel baiser valait bien tout l’or du monde.
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MessageSujet: Re: Lesson 1: awake your five senses   Lesson 1: awake your five senses EmptyDim 14 Nov - 1:58

    Elle regarda le blu-ray posé sur la table. Une sorte de silhouette maigre avec vaguement la tête d'un squelette y était représentée. Nephtys n'osa pas refuser le disque ; ni dire à Kurogane qu'elle n'avait pas de lecteur dvd dans sa chambre. Puis elle se dit que le laser comprit dans ses lunettes pourrait très bien le lire et le retranscrire en images. Techniquement c'était fort possible. On n'utilisait plus de dvd dans son futur, depuis longtemps déjà. Au moins depuis 2025. Elle toucha doucement la boîte en plastique. Le plastique aussi, n'existait presque plus chez elle. On avait tout remplacé par des matériaux nouveaux dont elle ne s'était pas instruite, car il s'agissait de secrets d'états que chacun des pays gardait jalousement. Elle n'avait jamais su en quoi pouvait bien être faite sa combinaison. Il faut dire qu'elle ne se l'était jamais réellement demandé.
    Puis, d'un coup, le jeune homme lui ordonna de se lever. Se disant que de toute manière, elle n'avait rien à perdre, elle se leva, piquée d'une curiosité légère. Légère, oui, car déjà de sa part, c'était énorme de ressentir de la curiosité. Elle se leva donc, et vit le yakuza se rapprocher d'elle, la jaugeant du regard.

    Un fin sourire étira les lèvres de la cobaye, alors que l'expression de dépit se peignait sur le visage du jeune homme en comprenant qu'elle était naturellement plus grande que lui. Il n'y avait pas à se plaindre, elle était plus grande que la moyenne des hommes de toute manière. Elle faisait au moins un mètre quatre-vingt. Mais il était à peine plus petit.
    Son geste la surprit ; elle ne sut comment réagir.
    A hug, dit-il. En anglais. Elle resta interdite, ne sachant bien évidemment quoi faire exactement. Mettre ses bras autour de lui ? Lui respirer les cheveux, comme il était en train de le faire ? Entre nous soit dit, la cobaye n'avait aucune idée de la raison pour laquelle Kurogane respirait ses cheveux. Une nouvelle lubie ? Ou plutôt, une ancienne lubie, de cette époque lointaine. Ou encore, une étrange attirance. Mais... être attiré par des cheveux semblait un peu étrange tout de même.
    Le temps passait lentement et vite en même temps. Nephtys se sentait à la fois extérieure et intérieure à la scène. Elle ne savait pas comment gérer les battements de son cœur qui s'était affolé, ne comprenant pas ce soudain contact humain, elle qui n'en avait jamais eu de tels. Certes, on l'avait déjà touchée. De vagues souvenirs d'ennemis tentant de la violer ou d'alliés tentant de la toucher lui revinrent en mémoire. Ce n'était pas ça. C'était bien plus bénéfique. Encore plus que la fois ou son père lui avait caressé la tête car elle avait effectué avec brio sa première mission. Ça avait été très doux. Elle avait été contente d'avoir réussi la mission.
    Mais, ce n'était toujours pas ça. Le jeune homme ne la récompensait de rien, non ? Elle n'avait rien fait ou dit pour qu'il lui saute au cou, de joie. Alors, elle supposa qu'il s'agissait d'un cadeau. Un cadeau de sa part, pour elle. Elle pouvait sentir son souffle près de son oreille, sa joue encore pleine d'adolescent couverte d'un fin duvet. Il n'aurait certainement jamais de barbe, comme les soldats de la base. Et puis, il était serein. Elle se demanda comment il pouvait rester serein alors qu'elle était dans ses bras. Elle avait presque l'impression que seul son cœur battait. D'étonnement. Mais pas de peur. Elle se sentait presque en sécurité.
    Elle n'était pas naïve pourtant. Elle avait peur qu'il ne fasse tout cela que pour obtenir son corps. Mais, il le faisait de façon gentille, pas brusque du tout. Rien que pour elle ? Elle n'était plus une enfant. Elle ne pouvait pas considérer tout cela comme dénué d'intention. Mais dans son ignorance de la pratique, petite reine de la théorie humaine, elle ne savait que faire.


    "I've never felt this before. Never."

    Doucement, tâchant de ne pas se faire remarquer, elle inspira doucement la base du cou du jeune homme qui était près de son nez alors qu'il se noyait dans ses cheveux d'ivoire. C'était une fragrance étrange, douce et entêtante. Elle, n'avait pas d'odeur. Elle se demanda vaguement si la sienne sentirait bon, dans l'optique où elle puisse avoir une odeur.
    Puis, il se détacha d'elle. Une mèche de cheveux vint devant son visage. Elle inspira. Ses cheveux avaient pris l'odeur de Kurogane. Elle regarda ses pieds, confuse.
    Puis, le jeune homme décida qu'il était temps de passer au dernier sens. Il sortit un grand pot avec écrit dessus -Nephtys put le lire malgré l'obscurité, grâce à l'infrarouge- "pâte chocolatée". Elle se souvint que le Fou lui avait un jour donné un carré de chocolat, et qu'elle avait apprécié. Il lui semblait que cela avait été sucré. Peut-être cette pâte l'était-elle aussi.
    En effet, quand on est une pauvre cobaye habituée aux pilules nutritives et aux aliments en transfusion, on ne sait pas trop reconnaître les goûts les uns des autres. De toute manière il y avait trop de monde et pas assez de nourriture à son époque, alors une partie de la population avait du s'adapter. Il était assez ironique d'avouer qu'elle avait découvert la nourriture sur la Nef.
    Elle prit docilement la cuiller qu'il lui tendait, et la lécha d'une langue méfiante. Reconnaissant le goût sucré, et n'étant parcourue d'aucun spasme de dégoût, elle termina le contenu du petit couvert. Une lapée, deux lapée. Le goût était intéressant.


    "C'est... Très doux."

    Il sembla ricaner dans sa barbe et lui lança une phrase à la va-vite, qu'elle ne comprit qu'à moitié. Une façon de que... que... hein. Hein. HEIN ??
    Il s'était déplacé vite, le perfide. Elle l'avait à peine senti venir, et dans l'état tranquille où elle se trouvait, elle avait bien trop abaissé sa garde, et n'avait pas eu le réflexe d'éviter l'impact. La langue du jeune homme se fraya un passage habile entre ses lèvres, et alla chercher la sienne, le goût du chocolat envahissant sa bouche. Kurogane la tenait fermement contre lui. Elle sentait son torse contre sa poitrine écrasée ; tandis que la main du jeune homme la tenait par les cheveux, fermement mais pas violemment. Elle aurait été prise d'un hoquet de surprise si sa bouche n'avait pas déjà été suffisamment occupée. Personne, personne ne l'avait embrassée auparavant. Elle savait ce que cela signifiait ; mais elle était déjà au courant que le jeune japonais était attiré par elle. Elle aurait presque salué l'ingéniosité avec laquelle il avait abaissé sa garde. Elle, Nephtys, prise ainsi au dépourvu ?
    Mais là encore, même si elle sentait émaner de lui une immense auto-satisfaction, il n'y avait pas moins une certaine douceur et spontanéité dans ce baiser. Il n'avait pas fait cela pour lui faire du mal, mais seulement car il en avait diablement envie. Oui, ce diable. Heureusement qu'elle était athée. Ahaha.

    Il finit par se détacher d'elle. Elle resta un instant interdite, ne sachant pas vraiment comment réagir. Il avait tout de même grandement profité d'elle. Elle se lécha doucement les lèvres, où de la pâte chocolatée s'était étalée.


    "Quitte à m'embrasser, fais-le au moins proprement."

    Devait-elle s'amuser à jouer la vierge effarouchée dont on avait volé le premier baiser ? (ce qui était parfaitement le cas) Ou encore devait-elle le blesser suffisamment pour lui faire comprendre de ne pas recommencer ? Mais avait-elle envie qu'il ne recommence pas ? Après tout, c'était une activité comme une autre, sur la Nef. Elle pouvait très bien décider de le laisser lui courir après. Au moins elle apprendrait des choses dont elle n'aurait jamais eu l'occasion, sur Terre. Elle se releva du lit avec toute la dignité qu'elle put, et empoigna le jeune homme par le col, le levant devant elle et lui faisait décoller les pieds du sol. Son visage était à deux centimètres du sien.

    "Je me suis faite avoir. Prends garde, si tu veux continuer ton instruction, à ce que je ne m'énerve pas trop. Tu devras aller tourner autour de quelqu'un d'autre."

    Et puis elle passa un petit bout de langue rose sur la pointe du nez du jeune homme, y laissant un peu de chocolat. Un large sourire fendit ses lèvres. Presque un sourire cynique.
    Elle le relâcha d'un coup, puis prit le blu-ray.


    "Je le regarderai si je parviens à trouver la bonne longueur d'onde de laser pour le décrypter. Ya pas de télévision dans ma cabine."

    Alors qu'elle parlait, elle avait, profitant de l'obscurité, subtilisé le pot de pâte à tartiner. Elle se dirigea d'un pas décidé vers la porte. Sans un remord, elle l'ouvrit.

    "Merci pour cette leçon fort instructive. Heureusement que je n'avais pas d'arme tranchante sur moi. Mais c'est un beau katana que tu as au fond là-bas, dis-moi."

    Et sans un regard de plus, elle sortit et retourna vers sa cabine, tâchant de ne penser à rien.
    Elle ouvrit la porte et la ferma rapidement. Elle posa le disque et le pot de chocolat sur la table de nuit, et s'écroula sur son lit. Sa combinaison se mua en une sorte de nuisette très pratique lorsqu'elle prenait du repos. Elle tourna sa tête vers le pot, l'ouvrit d'une main et y trempa un doigt. Une de ses mèches de cheveux chatouilla son nez. Elle inspira ; la fragrance du jeune homme avait presque disparu, mais y était encore, comme une ombre qu'il était, ce mafioso. Elle soupira fortement et lécha son doigt consciencieusement. Qu'allait-il se passer maintenant. Mmh.
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MessageSujet: Re: Lesson 1: awake your five senses   Lesson 1: awake your five senses EmptyMar 23 Nov - 1:10

Assis sur le lit, gardant une distance de sécurité le séparant du cobaye qui mourait sûrement d’envie de lui arracher ses globes oculaires, Kurogane souriait inlassablement. Son petit plan fonctionnait à merveille. Elle avait, jusqu’à maintenant, eu exactement les réactions qu’il attendait d’elle. Ce n’était donc pas si grave si, comme il le sentait au plus profond de son être, elle comptait mettre fin à ses jours de mafieux très prochainement. Heureusement, on ne pouvait pas mourir, ici. Haha, pauvre petite pucelle psychopathe ! Tu ne peux rien contre moi ! Je suis invincible ! Pensa le libertin, lâchant un petit rire perfide entre ses dents.
La remarque qu’elle lui lança, comme si elle n’avait rien trouvé d’autre à lui dire, l’amusa plus encore.

« Désolé, je n’ai pas fait exprès. » Fit-il, avec une moue faussement candide, posant sa main sur sa joue pour se donner un air mignon, imitant les manières d’une petite japonaise de son âge.

La suite fut tout de même beaucoup moins amusante. Il s’y attendait, en même temps.
Sans même avoir le temps de cligner des yeux, Kurogane se retrouva les pieds au-dessus du sol. Imperturbable, il continua de fixer la jeune femme avec ce même sourire provocateur. Tiens, c’est plutôt drôle comme sensation. Alors voilà ce qu’avaient ressenti les milliers de personnes (dont Hui Ying, bien entendu) à qui il avait pu faire ça au cours de sa vie. C’était assez agaçant, il devait l’admettre. Et sachant que c’était Nephtys qui le tenait fermement par le col, lui, le yakuza, qui était censé représenter l’archétype de la menace sur ce bateau, c’était de plus assez gênant. Et si ce n’était que ça. Dire que c’était lui, l’homme. Non seulement il était plus petit, mais il était aussi moins fort qu’elle. Kuro poussa un long soupir, exaspéré. Est-ce qu’elle faisait exprès de le réduire à son statut de pauvre humain normal ? Excuse moi d’être sorti du ventre d’une femme, comme tout le monde, madame l’extraterrestre ! Et puis, entre ça et l’autre fois où elle l’avait violemment plaqué contre le mur, il se dit que, décidemment, elle aimait vraiment beaucoup le brutaliser. Est-ce qu’il devait lui expliquer qu’il n’était pas vraiment dans le délire sado/mazo, ou devait-il envoyer le Fou pour le faire à sa place ? Non, le Fou, ce n’était pas une bonne idée. Il en profiterait sûrement pour essayer de la lui piquer. Sale petit gamin à la gueule d’ange.
Mais l’ironie laissa bien vite place à la colère dans son esprit. Encore ce détestable sentiment de faiblesse face à elle qui l’envahissait. Les paroles sèches de Nephtys ne firent qu’augmenter sa rancœur envers elle.

« Je serai un gentil garçon. » Susurra-t-il entre ses dents serrées. « Pose-moi, maintenant, avant que je m’é... »

Elle ne lui laissa même pas l’opportunité de finir sa phrase. Le petit coup de langue sur le nez lui arracha un petit « are ? » de surprise. Il resta un instant interdit ; encore une fois, il venait d’avoir une réminiscence de leur dernière entrevue, dans la chambre de la cobaye. Il avait exactement la même sensation de surprise et de gêne qu’au moment où elle l’avait embrassé sur les lèvres. Il n’osa même pas rougir, de peur de lui faire plaisir.
Elle daigna enfin le lâcher. Vexé, Kurogane se laissa retomber sur le lit, sur lequel il s’assit. Il détourna son regard rouge vers le fond de la pièce. Ca y est, elle avait réussi à le rendre furieux contre elle. Heureusement qu’elle était Nephtys et que, tout comme pour le Fou et la Pleureuse, il n’était pas capable de lui en vouloir longtemps.
Tout de même. Il était parti pour lui en vouloir pendant quelques « heures ». Il était très rancunier de nature, après tout. Et puis, il détestait plus que tout se sentir inférieur, à elle plus qu’à quiconque.
Elle changea de sujet en prenant le blu-ray. Mais il ne l’écoutait plus. Du moins, il faisait mine de ne plus lui prêter attention, comme un enfant qui boudait et voulait montrer à sa mère qu’il lui en voulait.

* Pourquoi est-ce que tu ne me prends jamais au sérieux ? * Pensa-t-il, en se mordant les lèvres. * Tu crois que je ne fais ça que pour m’amuser ? Tu es peut être plus bête que je ne le pensais, Nepthys… *

Finalement, elle n’allait jamais chercher plus loin que leur petit jeu. C’était ça, son plus grand problème. Dès qu’on parlait de sentiments et relations humaines, elle s’arrêtait à la façade, qu’elle analysait sans succès, sans chercher à creuser plus profondément. Elle n’essayait pas de comprendre vraiment les raisons qui le motivaient à s’accrocher à elle.
Il faut dire qu’il ne les comprenait pas toujours lui même.
La voyant s’approcher de la porte, il s’offrit le luxe de lui jeter un regard noir, puis s’allongea sur le lit, lui tournant le dos. Il ne daigna pas lui répondre, une nouvelle fois. Même pas au compliment sur le katana qu’il aimait pourtant beaucoup. Il avait été tellement fou de joie le jour où il l’avait trouvé dans le bric-à-brac de la Nef.
Kurogane entendit la porte claquer derrière Nepthys. Il grogna. Qu’est-ce que ça pouvait être désagréable, comme bruit.
Plus désagréable encore, ce fut cette sensation qui l’envahit, semblable encore à celle qu’il avait eue lorsqu’il était sorti de la chambre de la cobaye, l’autre fois. En fait, à chaque fois qu’elle le laissait seul ou qu’il la quittait. Cet insupportable sentiment de solitude et de manque. Comme si elle était devenue une espèce de drogue dont il ne pouvait plus se sevrer.

* On dirait bien que je suis encore perdant, finalement, cette fois-ci… * Songea-t-il, en passant sa main dans ses cheveux noirs, avant de s’allumer une cigarette, comme il faisait toujours pour se calmer lorsqu’il était en colère.

Dans un vain espoir de réconfort, Kurogane chercha le pot de Nutella sur la couverture : mais, manque de chance, il n’était plus là. L’adolescent pesta sans retenue. La sournoise. Elle était partie avec. Il poussa un long gémissement de souffrance. Mais quelle sadique ! Elle allait le payer ! Résigné à déprimer, il se rallongea sur le lit, sur le dos, laissant son bras posé sur ses yeux. Pourquoi est-ce que ça se finissait toujours ainsi, finalement ? Pourquoi est-ce qu’il fallait que ce soit toujours lui qui souffre, avec elle ? Pourquoi est-ce qu’elle occupait toujours son esprit, sans qu’il ne sache vraiment pourquoi ? Et pourquoi est-ce qu’il ressentait autant ce besoin de la voir, comme s’il dépendait d’elle ?
Il prit une bouffée de fumée qu’il souffla lentement, las.
C’était bien ça, finalement. Nepthys était devenue une addiction. Une addiction qui allait probablement le tuer, à forces d’insomnies et de crises de nerfs.
Lui qui se questionnait sans cesse au sujet de sa relation avec la cobaye, il commençait vaguement à comprendre quel était son problème. Cette idée était certes surprenante, mais elle expliquerait beaucoup de choses. Il se demanda pourquoi il n’y avait pas pensé avant.

* On dirait bien que… je suis tombé amoureux… *

L’Epic Fail du libertin en direct de la Nef. Valmont avait touché le fond. Tourvel lui avait ravi son cœur. Il songea, désespéré, qu’il n’avait plus qu’à se suicider.
Refusant d’admettre l’évidence, rouge comme une tomate, il posa ca cigarette dans le cendrier posé sur la table de nuuit, et se recroquevilla sur son lit, la tête enfouie dans son oreiller, comme s’il cherchait à s’étouffer tout seul.
Misère. Elle l’avait vaincu.
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