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Vous voilà sur la Nef de la Pleureuse et du Fou, entre époques et continents...
 
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 [Intrigue n°1] Où est mon ch... euh, objet ?

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La Pleureuse
Sybilla
La Pleureuse


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MessageSujet: [Intrigue n°1] Où est mon ch... euh, objet ?    [Intrigue n°1] Où est mon ch... euh, objet ?  EmptyDim 14 Nov - 1:25

C'était quoi ce truc ? Nan mais ho, c'était pas son cheeeer objet à elle qu'elle avait en main, mais un truc qui appartenait à quelqu'un d'autre. Ça ne l'intéressait pas. Mais alors paaaaas du tout. Si elle n'avait pas eu l'espoir, en retrouvant son propre objet, de pouvoir retrouver son chat, la Pleureuse aurait planté la chose qu'elle avait eue en partage là et serait partie. Mais non, grâce – ou à cause – d'un reste de lucidité, elle avait décidé de garder l'objet et de rechercher le sien, même s'il ne lui servait plus à rien depuis longtemps – quoique – et que même, il lui rappelait de mauvais souvenirs. Elle n'en voulait pas, à vrai dire, cet objet qu'on lui avait pris, ça l'aurait même arrangé de le laisser entre les mains de son actuel possesseur. Mais elle ne pouvait pas, parce que ça aurait signifié qu'elle abandonnait une chance facile de retrouver son cher chat. Donc, elle gardait le truc qu'elle avait reçu et allait rechercher le sien. CQFD. Et puis, ça allait être drôle.

Elle sortit de sa chambre, qui avait eu les soins de la Bonne le matin même (elle s'ennuyait tant, la pauvre, qu'elle rangeait toutes les salles de la Nef – elle ne s'était cependant pas encore essayée au Bric-à-Brac). De son pas léger, la jeune femme sortit de sa chambre. Elle était vêtue d'une robe en velours d'un gris nacré à tendance médiévale, légèrement corsetée et avec un joli décolleté, dotée de poches profondes, dans une desquelles elle avait fourré l'objet qu'elle avait reçu. Pieds nus, elle sortit sur le pont, regarda un instant le ciel, la mer noire, le mat, perplexe et se demanda ce qu'elle faisait là. Puis, une idée lui traversa la tête : et si son chat était dans le nid de la Vigie ? Mettant son idée en pratique, elle se mit à grimper vers le nid en s'aidant des cordages. C'était fou, elle avait l'impression de voler ! Du coup, elle écarta les bras, pour se prêter plus au jeu, et ce qui devait arriver arriva : elle perdit tout appui; « s'envola » et tomba sur le pont, cul par-dessus tête, les quatre fers en l'air.

Gémissant de douleur, elle se redressa en se frottant le bas du dos, les hanches, le bassin, les coudes, la nuque, l'arrière de la tête, et puis finalement le menton, à nouveau perplexe. Pourquoi elle était tombée déjà ? Prise d'un doute subit, elle fourra sa main dans sa poche, sortit l'objet, et le papier, relut le mot du Capitaine et montra tous les signes d'une personne qui venait de comprendre quelque chose (ou plutôt de s'en souvenir, ici, en réalité). Se relevant, elle remit l'objet dans sa poche, regardant autour d'elle si quelqu'un l'avait vu. Apparemment, non. Ah, mais si, il y avait quelqu'un, là, qui s'approchait ! Il était sûrement coupable. D'un pas rapide et militaire, elle se précipita, et agitant son index devant le visage de l'autre, elle commença à déblatérer un monceau d'insultes et d'insanités. Et puis, elle s'arrêta net, ne sachant plus pourquoi elle engueulait la pauvre personne. Avec un soupir, elle se gratta le lobe de l'oreille, fronça le sourcil, mit les mains dans les poches, sentit l'objet, le reconnut sans avoir besoin de le sentir et se souvint de la raison de son ire.

« T'as pas vu, hein, n'est-ce pas, t'as pas vu ce que j'ai dans ma poche ? » demanda-t-elle, soupçonneuse. Elle tenait fort l'objet dans sa poche, de peur que l'autre ne lui prenne.

[La question « fatidique » n'est pas celle-ci, ce sera précisé dans le rp, donc le personnage peut mentir. Bon jeu !]
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Balthymor

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MessageSujet: Re: [Intrigue n°1] Où est mon ch... euh, objet ?    [Intrigue n°1] Où est mon ch... euh, objet ?  EmptyDim 14 Nov - 22:16

Tous les êtres humains sont d’accord sur un point : se réveiller est la pire torture qui puisse exister…mais se réveiller avec « ça ». Balthymor, prit de panique, se leva d’un bond et lâcha l’objet inconnu ainsi que la note du capitaine, qui prit gracieusement son envol et atterrit à coté de lui. Son cœur s’emballa, des sueurs froides l’assaillirent, un nœud se forma dans le creux de son ventre. Qu’est-ce que c’était que « ça » ? « Ça » n’avait rien à faire ici ! Dans sa main... qu’avait-il fait ? Il tremblait de tous ses membres lorsqu’il aperçut la note. Il s’en saisi d’un geste vif et la parcouru, les sourcils froncés, la peur s’évacuant à mesure que son regard suivait les lignes. Lorsqu’il eu finit il se jeta sur sa poche intérieur. Où était-il ? Son bien le plus précieux … Non…impossible…envolé… Il relut la note et, retrouvant ses esprits, il se mit à réfléchir. C’était un jeu…un jeu cruel et sadique… On lui volait, à lui, son bien le précieux… Le souvenir de ces échecs…le souvenir de Eirene… Un sourire s’afficha sur son visage, crispé, menaçant, ses yeux s’injectèrent de sang et il éclata d’un rire strident, incontrôlable. Il sauta de joie. Enfin ! Enfin quelque chose de divertissant sur ce maudit bateau ! Qu’importe la victoire ! Enfin un peu de piquant dans cette vie ennuyeuse ! Il se pencha légèrement, l’éclat dans ses yeux devenaient bestiales, il affichait toujours un sourire démoniaque. La note dans la main gauche et « ça » dans la main droite. Il sentit une incroyable chaleur envahir son corps… Enfin…une énigme… enfin un peu de divertissement et peut-être à la clef…l’ultime étape, l’ultime échappatoire… Enfin… et tout ça grâce à « ça ».L’émotion lui coupa le souffle, et il reprit ses esprits… l’éclair de lucidité de son regard lui revint et, tel un coup de tonnerre, le ramena à la réalité. Calmons nous… ce n’est pas la peine de s’énerver, ce n’est qu’un jeu… oui ce n’était qu’un jeu alors autant s’amuser. S’il échouait rien ne se passait… s’il gagnait… il pourrait sortir d’ici… oui… Soudain il réalisa enfin : On le lui avait pris. Son objet le plus précieux, la seule chose qui lui permettait encore de tenir de s’accrocher à cette « vie ». Non… Eirene… Qu’importe la victoire ! Qu’importe la défaite ! Il retournera la nef entière pour le retrouver. Il y tenait, oh oui il y tenait… Qu’importe l’ennui ! Cet objet lui rappeler sa vie, sa « vraie » vie. Celle dans le monde des vivants, le monde réel, celle avec Eirene, Hyacinthe. Il se redressa, serra la note dans sa main, rangea « ça » dans la poche intérieur de son long manteau noir.

« Eirene… je le retrouverai, je le jure » Il ferma les yeux…Il était calme, enfin calme. Lentement un sourire se dessina sur ses lèvres. Il ouvrit les yeux.

« Que les jeux…commencent »

Il allât sur le pont et s’appuya sur le rebord, comme à son habitude, pour contempler la mer. Elle lui apportait le calme et la sérénité, les seuls éléments lui permettant de réfléchir confortablement. Ses yeux suivirent l’étendue d’eau jusqu’à l’horizon. Par où commencer ? Il n’eut pas le temps de répondre à cette question. Des pas se firent entendre sur le pont. Balthymor eut à peine le temps de se retourner que le coupable escaladait le mat.
Quoi de plus fascinant que l’homme ? L’évolution lui a permis de créer des outils, de construire sa demeure, de découvrir les sciences. La nature l’a doté de l’intelligence et aussi de la stupidité la plus totale. Il est capable de créer et de détruire. Il est capable du meilleur comme du pire. Tout les hommes sont différents, et pourtant ils se ressemblent tous. Chacun a sa particularité, physique, mentale, artistique. L’homme est capable de tout et ne résume pas à de simples mots. Mais qu’il soit bon ou mauvais, une chose est sûre. L’homme ne peut pas voler.
La Pleureuse retomba sur le sol en bruit sourd. Balthymor fut tellement surpris qu’il ne remarqua même pas l’objet qu’elle cacha dans sa poche. Il ne réagit même pas lorsque l’apprentie ange le noya d’insultes, l’index tendu, menaçant, comme une mère grondant un enfant.

« T’as pas vu, hein, n’est-ce pas, t’as pas vu ce que j’ai dans ma poche ? »
Il mit quelque secondes à réagir et finit par bafouiller :
« Dans ta poche ? Euh… non enfin…non je n’ai rien vu »

Le rouge lui montât aux joues et un puissant sentiment de gênes l’envahit. Décidément c’était toujours pareil, impossible de garder son calme en présence d’une jolie femme… Soudain ses yeux s’écarquillèrent, il venait de comprendre. Il répondit calmement, bien qu’il fût incroyablement nerveux et contrôla sa voix du mieux qu’il pût :
« Pourquoi ? Qu’as-tu dans ta poche ? »


    Edit Nephtys: Pense à aérer tes paragraphes en sautant des lignes pour ne pas faire peiner le lecteur <3

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Sybilla
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MessageSujet: Re: [Intrigue n°1] Où est mon ch... euh, objet ?    [Intrigue n°1] Où est mon ch... euh, objet ?  EmptyLun 15 Nov - 16:06

Bon. S'il ne mentait pas, il n'avait rien vu. Il avait intérêt. À n'avoir rien vu. S'il avait vu quelque chose, ça allait mal se passer. Très, très mal se passer. Elle n'allait pas être contente du tout, la Pleureuse, du haut de son mètre soixante-six, qui engueulait le garçon plus grand qu'elle, elle n'allait pas être contente du tout s'il s'avérait qu'il avait vraiment vu ce qu'il y avait dans sa poche. Mais apparemment, son vis-à-vis était très loin de penser à un quelconque objet qu'elle aurait dissimulé, et sa vue plongeante sur le joli décolleté de la Grecque ne devait pas y être pour rien, bien que la concernée ne s'en rende absolument pas compte. Mais les dénégations répétées de l'autre l'avaient rassurée, et du coup, à présent accroupie sur le sol, elle suivait du regard le voyage d'une fourmi qui portait sur son dos une miette trois fois plus grosse qu'elle. Une grosse, grosse miette. Qui devait sûrement venir de la cuisine. Tiens, ça donnait faim à Sybilla ça. Du coup, elle attrapa la miette, et la pauvre fourmi qui s'y accrochait, ne voulant pas laisser partir son butin, et mit les deux dans sa bouche, qu'elle mâcha longuement, avant d'avaler. Mh, ça remplissait.

Là-dessus, elle se releva, pour entendre son interlocuteur lui demander ce qu'elle avait dans sa poche. Elle fronça les sourcils. Quelle question. Déjà, elle avait pas de poches dans sa robe blanche normalement. Tsk, mais quelle idée. Mais pour lui faire plaisir, elle voulait bien lui montrer qu'elle n'avait pas de poches. Elle saisit sa robe... et réalisa que si, elle avait des poches. Ah bon, elle avait des poches ? Perplexe, elle les regarda, regarda Balthymor, reregarda ses poches, reregarda Balthymor, avant de dire, d'une petite voix désespérée :

« Je croyais que j'avais pas de poches, mais en fait, j'ai des poches. »

Elle pencha sa tête sur le côté, essayant de se souvenir pourquoi il fallait qu'elle aie ou n'aie pas de poches, puis se souvint de la demande du jeune homme : il voulait savoir ce qu'il y avait dans ses poches. Ah, étant donné qu'elle avait des poches, elle pouvait lui répondre. Toute contente, elle plongea ses mains dans les cavités de sa robe et sortit d'une d'elles un papier. Pourquoi est-ce qu'elle avait un papier dans sa poche, déjà ? Curieuse, elle parcourut le message des yeux, et la mémoire lui revint. Donc, l'objet qu'elle avait dans l'autre poche était un objet qu'elle devait à tout prix protéger et ne pas montrer. Ah il l'avait presque eue, hein, ce rustre, il avait cru qu'il pourrait la piéger. Elle mit ses mains sur ses hanches, et le regarda avec le regard le plus assassin qu'elle put faire, pour dire :

« Tu ne sauras pas, na. D'abord. »

Et puis, comme elle était plus ou moins lucide, elle le regarda, observant ses vêtements – elle avait réussi à développer un tant soit peu de sens de la chronologie quand elle était consciente – et, magnanime ajouta :

« Mais je ne pense pas qu'il t'appartienne, donc je veux bien te le montrer si tu m'aides à chercher mon chat. »

Elle avait un petit sourire aux lèvres, et avait entretemps totalement oublié que pour trouver son chat, il fallait trouver son objet d'abord.

« D'accord ? »
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MessageSujet: Re: [Intrigue n°1] Où est mon ch... euh, objet ?    [Intrigue n°1] Où est mon ch... euh, objet ?  EmptyLun 15 Nov - 20:54

C’était… par où commencer ? Sa vue avait dû le troubler… non… Et pourtant la Pleureuse venait d’engloutir sous ses yeux une fourmi suspendue à une miette. Elle mâcha quelques secondes avant de précipiter les restes de l’insecte et de son repas vers son estomac. Cet étrange festin accrût la gêne de Balthymor et il observait, intrigué presque dégouté. Il réussit cependant à articuler :

« Pourquoi ? Qu’as-tu dans ta poche ? »

Elle se releva les sourcils froncés et se saisi de sa robe, avant de jeter un regard interloqué à Balthymor, de rejeter un œil à sa robe pour finalement répondre :

« Je croyais que j'avais pas de poches, mais en fait, j'ai des poches. »

C’était d’une logique imparable. Etait-elle folle ? Ou très intelligente ? Non elle se moquait de lui. Il la contempla un bref instant déconcerté. Il devait faire attention. Elle avait peut-être compris son grossier stratagème dont il avait honte à présent *ne la prends pas pour une imbécile*. Elle plongea vigoureusement la main dans sa poche et en sortit la note du capitaine. Elle s’arrêta un instant, la lut et mit alors ses mains sur ses hanches et lança un regard meurtrier à l’érudit. Cette vision rappela à Balthymor son enfance… Non il n’était plus un enfant, cela n’a rien à voir ! Elle avait compris la ruse, oui, et elle le réprimandait comme un petit garçon.

« Tu ne sauras pas, na. D'abord. »

Qui était l’enfant dans cette conversation ? Même Balthymor ne pouvait le dire… Quelle étrange jeune femme… Il la trouva d’autant plus étrange lorsqu’elle ajouta :

« Mais je ne pense pas qu'il t'appartienne, donc je veux bien te le montrer si tu m'aides à chercher mon chat. »

Et voilà que ce fameux chat réapparaissait. Qu’il ait existé ou non, le félin n’était pas sur la nef. Balthymor ne pouvait accepter, c’était trop simple, trop rapide, trop malhonnête. Il ne pouvait pas retrouver son chat. Cependant elle avait sur elle un objet…peut-être son objet. Non ce n’était pas son objet. Il n’en avait aucune preuve, mais lorsqu’elle lui dit « je ne pense pas qu’il t’appartienne » il la crût. Ils étaient donc bien avancées tous les deux. Elle souriait à présent, enfin un sourire.

« D’accord ? »

Il la regarda un moment, la nervosité gagnant du terrain. Que faire ? Il ne pouvait pas lui mentir. Il ne pouvait pas en rester là non plus… elle n’avait pas son objet. Mais elle voulait retrouver son chat par-dessus tout. Lui dire que le matou n’existait pas reviendrait à ce faire ruer de coups par la jeune femme ou la faire pleurer pour l’éternité. Que faire ? Ça conscience parla :

« Garde ce que tu as dans ta poche, si ça ne m’appartient pas ça ne m’intéresse pas. Je peux peut-être t’aider pour ton chat… »

Tout en prononçant ces mots il s’avança vers le rebord, se pencha au-dessus des eaux puis se retourna vers son interlocutrice.

« Mais je ne sais pas encore comment. Je ne sais pas où chercher ni où aller. »

Ce qu’il disait n’avait aucun sens. Il se retourna vers la jeune femme, la regarda droit dans les yeux et répondit à son sourire.
Soudain il sentit « ça ». Dans sa poche. « Ça » appuyait sur sa poitrine. « Ça » n’avait rien d’agréable du tout. Il fronça les sourcils, baissa son regard et se mit à réfléchir. Le bas du dos appuyé sur le rebord il semblait entrer dans une sorte de transe et se mit machinalement à fouiller dans sa poche. Là ! Il le tenait ! « Ça » ! A qui « ça » appartenait ? Lui aussi le voulait. Cette personne aussi voulait le récupérer pour réaliser son vœux le plus cher…et qui c’est ce qu’elle lui fera pour l’obtenir. Ce qu’elle lui fera à lui…il releva la tête et plongea un regard froid dans celui de la pleureuse…ou à elle. Il demeura quelques secondes perplexe. Puis se redressa relâchant inconsciemment l’objet qui retomba dans l’abîme de sa poche. Par où chercher ? Il ne le savait pas encore mais il voulait y voir plus loin dans cette affaire… Que ce passera-t-il lorsque le vainqueur réalisera son souhait ? Si Balthymor ne pouvait gagner, autant aider quelqu’un dans sa victoire. Qui sait ? Ça peut être amusant. Un sourire en coin se dessina sur son visage.

« Allons chercher ton chat ! »
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MessageSujet: Re: [Intrigue n°1] Où est mon ch... euh, objet ?    [Intrigue n°1] Où est mon ch... euh, objet ?  EmptyLun 15 Nov - 22:59

« Garde ce que tu as dans ta poche, si ça ne m’appartient pas ça ne m’intéresse pas. Je peux peut-être t’aider pour ton chat… »

Le visage de la Pleureuse s'éclaira. Enfin quelqu'un se sensé et de gentil sur cette Nef de fous ! Elle ne pensait pas qu'il pourrait y en avoir, mais si, la preuve : il offrait de chercher son chat avec elle sans même avoir la récompense de voir son objet ! C'était d'une bonté, d'un désintéressement, d'une gentillesse extraordinaires. Pour un peu, elle serait tombée amoureuse de lui [oh mon Dieu, mais quelle plaie O_O]. Enfin, là n'était pas la question : il fallait chercher Anastase. Ou Athanase. Enfin, l'un des deux quoi. Elle se souvenait plus de son nom, et puis de toute façon, ça voulait dire presque la même chose, alors là où on en était.

Pendant qu'elle songeait à tant de grandeur d'âme avec un air réjoui et fat plaqué sur son joli visage, les yeux vides, le jeune homme alla s'appuyer à la rambarde du pont, regardant dans les eaux noirâtres de la mer. Sybilla eut peur qu'il ne tombe : l'eau, c'était dangereux. Les chats n'aimaient pas l'eau. Donc si Balthymor tombait dans la mer, il allait devenir un chat. [Ou les syllogismes selon Sybilla] Aha, ce pourrait être une idée tiens : si Balthymor tombait dans l'eau, il deviendrait un chat. Or, s'il devenait un chat, il pourrait trouver Athanase. Vous savez, c'est comme quand vous avez fait tomber quelque chose et que vous ne le retrouvez pas, vous faites tomber un autre objet identique du même endroit pour voir où il tombe et donc où est tombé le précédent. Sauf que ça n'a aucun rapport. Ou encore mieux : Sybilla se jetait à l'eau et devenait un chat et elle pourrait trouver Anastase.

« Mais je ne sais pas encore comment. Je ne sais pas où chercher ni où aller. »

Hein ? Mais de quoi il parlait ? Ça n'avait vraiment aucun rapport avec le projet de la Pleureuse, c'est-à-dire se jeter à l'eau. Elle le regarda avec un sourire perplexe, haussant un sourcil, et décida de se comporter avec lui comme avec un fou furieux dangereux, avec lequel il faut être gentil et surtout pas agressif. Oui, oui, exactement, sinon ils attaquent. Qui c'est qui avait dit ça ? Kuro ? Callista ? Elle ne savait plus, mais à l'instant, elle trouvait que c'était exactement la bonne attitude à avoir : elle ne voulait pas d'un fou furieux dangereux qui l'empêcherait de devenir un chat et de retrouver le sien. Ça n'irait pas du tout, du tout, du tout. Donc, il fallait faire comme si elle avait compris ce qu'il disait et acquiescer à tout ce qu'il dirait pour ne pas exciter son ire. Ce pourrait être très dangereux.

« Oui, oui, tout à fait. » répondit-elle donc, totalement à l'ouest, donnant une réponse, qui n'avait comme d'habitude aucun sens, mais alors aucun sens du tout, et surtout aucun rapport avec la phrase de Balthymor qui devait commencer à se demander ce qu'il avait bien pu faire au bon dieu pour se retrouver avec une dérangée pareille.

Il sembla avoir un instant d'absence, triturant ses poches, l'air inquiet, perplexe, concerné, concentré. Est-ce qu'il allait l'attaquer, elle pauvre jeune femme sans défense, lui, ce fou furieux ? Elle prit donc le parti de s'éloigner un peu de lui, ce qui était embêtant parce qu'elle voulait s'approcher de la rambarde pour pouvoir se jeter à l'eau. Elle le contourna donc avec un mètre de rayon entre eux deux, et, alors qu'il semblait toujours réfléchir à une stratégie d'attaque – parce que les fous furieux réfléchissent à des stratégies d'attaque – elle grimpa sur la rambarde avec la souplesse effective d'un chat, et écarta les bras. Et au moment où l'autre proposait qu'ils aillent à la recherche du chat, elle plongea, avec sa belle robe en velours nacré, le papier du Capitaine et l'objet.

Bien essayé, Sybilla, mais aurais-tu oublié que, non, la mer de la Nef ne transforme pas en chat, mais rejette immédiatement sur le Pont ? Ce qui fut le cas : une immense vague déposa avec délicatesse la Grecque sur le pont, qui se retrouva dans une position fort semblable à quand elle avait essayé de voler. Après avoir fait une roulade arrière, elle s'agenouilla, ramena tout ses cheveux dans ses mains et les tordit pour en faire partir une grande partie de l'eau qui les alourdissait, puis tordit sa robe de la même manière, puis, ayant décidé qu'elle n'aimait pas avoir des vêtements mouillés, elle retira la robe, qui comme elle était de facture fragile, se retrouva déchirée en plusieurs points. Pas que Sybilla s'en préoccupe : Callista lui faisait tant de vêtements.

Enfin débarrassée de sa robe qui gisait à présent par terre, papier du Capitaine et objet secret dans les poches bien dissimulés, en petite culotte et les seins à l'air, la jeune femme s'étira comme un chat, fronça les sourcils, se regarda et gémit :

« Oh nooooon, ça n'a pas marché, je ne suis pas un chat. C'est nul, d'abord. »

Elle se releva, regarda Balthymor en levant un sourcil. Il faisait quoi, là, lui, déjà ? Ah oui, c'était celui qui avait cru qu'il pouvait l'avoir. Ah oui, il avait dit qu'il l'aiderait à trouver son chat. Mais elle s'en fichait de son chat là, enfin, façon de parler : elle avait plus besoin de son objet pour pouvoir ensuite récupérer son chat.
C'est alors qu'elle vit une figure connue s'approcher, celle du noble coincé de la compagnie : Friedrich Hyeronimus von Kammersmark pour le nommer (pas qu'elle se souvienne). Mais elle avait décidé qu'il était susceptible d'avoir son objet, donc elle courut vers lui, se jeta dans ses bras en criant « Chéri, ça fait si longtemps ! » et fit mine de vouloir lui faire les poches (pas très discrètement).
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Friedrich Von Kammersmark

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MessageSujet: Re: [Intrigue n°1] Où est mon ch... euh, objet ?    [Intrigue n°1] Où est mon ch... euh, objet ?  EmptyMar 16 Nov - 19:47

Friedrich était plongé dans le bain glacé du néant. L'obscurité l'entourait, compacte, le soulevait, le portait nonchalamment, se pressait contre sa peau, le consumait entièrement. De calmes remous caressaient la plante de ses mains et frôlait sa nuque, presque délicatement. Il n'aurait pu dire s'il se sentait apaisé ou non. Il y avait quelque chose d'oppressant en cette pénombre et en ce silence le plus total. Comme si une petite créature velue se tapissait, invisible, au creux de son cou. N'attendant que le moment propice pour l'attaquer, et le dévorer à pleine dents. Oui. Elle était là. Il la sentait s'agiter contre sa nuque, brûlante et bavante, qu'elle quitta précipitamment pour se glisser le long de sa colonne vertébrale.
Il aurait voulu se débattre, mais il ne le pouvait pas. Son corps restait sourd aux appels à l'aide stridents que lançait son esprit.


« Mais bouge, Bon Dieu, bouge ! Elle va te dévorer ! Elle va d'abord s'attaquer à ton cœur, puis elle creusera son nid dans ton abdomen et se reproduira avec tes organes, et ce sera tellement obscène, et elle pondra ses yeux et... et... »

Il avait tord. Elle commença par planter ses petits crocs pointus dans la chair blanche de son ventre. La douleur lui arracha un hurlement strident.

Friedrich ouvrit les yeux et papillonna des paupières. Il avait chaud, et son front était recouvert d'une fine pellicule de sueur. Du moins, il en avait l'impression. Il ne savait plus vraiment s'il était encore capable de ressentir quoi que ce soit. Il se redressa péniblement sur son lit et passa une main sur son visage ; ses joues étaient brûlantes. Lentement, il baissa les yeux vers son ventre et retint sa respiration. Une peau pâle et lisse recouvrait encore ses entrailles, pleine, vierge de toutes morsures. Ça n'était qu'un rêve. Évidemment. Le jeune homme s'ébroua vivement et se redressa sur ses jambes pour enfiler ses vêtements. Ce satané rafiot allait le rendre fou.

Friedrich enfila son pantalon avec lenteur et passa également sa chemise. Il hésitait encore entre passer sa journée là, confiné dans sa cabine, loin de tous les autres, ou d'aller traîner sa misère à l'extérieur, peut-être sur le pont, peut-être pas. Quelque part, il sentait en lui l'irrésistible envie de se faire étreindre entre les longs bras blancs de sa mère, mais cette envie n'osait pas se formuler clairement dans son esprit. Même ses désirs commençaient à le redouter. Cette simple pensée lui arracha un sourire ironique alors qu'il fourrait ses mains dans ses poches. Des mains qui auraient du sentir les formes familières de ce qu'il avait laissé dans sa poche, au lieu de le ranger sous son matelas, comme il avait l'habitude de le faire. Il y rencontra un objet étranger.


« Je deviens complètement fou, ça y'est. Ce bateau maudit a enfin triomphé de ma raison », marmonna-t-il entre ses dents serrés, alors qu'il extirpait la chose de son vêtement pour l'analyser à la lumière.

Une chose était sûre, ça ne lui appartenait pas.

Son choix était fait. Il allait sortir, inspecter discrètement, observer les autres timbrés de loin. Si ce machin appartenait à quelque d'autre, c'était un quelqu'un autre qui avait le sien. Non pas que le fait de le récupérer lui importait particulièrement, mais c'était l'idée qu'un autre que lui, un manant qui plus est, détienne son bien. Aussi, il cacha l'objet étranger sous son oreiller, minutieusement, et sortit de ses quartiers en silence, se dirigeant à grandes enjambées vers le pont.
Il avait à peine eu le temps de faire quelques pas sur les planches qu'il s'aperçut qu'il n'était pas seule. Il y avait un jeune homme, là-bas, accoudé à la rembarre. Friedrich ne lui avait jamais parlé, il aurait été incapable de se souvenir de son prénom. Il semblait assez interloqué, et scrutait le fond de l'océan. Puis une vague gigantesque surgit des profondeurs de la mer et déposa au sol le corps gracieux d'une jeune femme. Il ne la reconnut pas de là où il se trouvait. Le jeune noble décida de s'approcher d'eux. Vu l'agitation qui semblait les avoir saisi, il devait en savoir plus que lui quant à cet étrange phénomène, où les biens personnels avaient décidés de se faire la mal pour faire de la place aux petits copains. Ou s'étaient métamorphosés durant son sommeil, dur à dire. Alors qu'il ne se trouvait qu'à quelques pas d'eux, la femme qu'il avait finalement identifié comme étant la Pleureuse s'était subitement dénudée. Il s'était stoppé net, et sa mâchoire avait semblé vouloir se décrocher avec l'expression de stupeur profondément horrifiée que cette scène lui inspira. Cela dépassait toutes les normes de codes sociaux que son esprit étroit était capable d'enregistrer.
Pire encore. Elle s'était retournée vers lui, poitrine à l'air, et s'était jetée tout contre lui. Il dû pousser un cri terrifié alors que le corps humide de la jeune femme s'était collé contre lui et qu'il avait sentit ses mains se glisser contre ses propres cuisses.


« ARRIERE, FEMELLE ! » parvint-il à glapir en la repoussant et en reculant précipitamment.

Il lui fallu quelques instants pour comprendre que ça n'était pas ses cuisses qu'elle avait cherché à atteindre, mais plutôt le contenu de ses poches. Cette certitude ne parvint néanmoins pas à calmer le martèlement de son cœur contre sa poitrine et le sang qui lui était subitement monté aux joues. Heureusement qu'il avait vidé ses poches avant de quitter son antre. La Pleureuse lui aurait fauché son bien (enfin, pas vraiment son bien. Plutôt son bien de substitution. Qu'importe, il l'avait trouvé dans ses poches, ce bidule était donc momentanément en sa possession. Et nah.)
Ne parvenant pas à adresser la parole à la jeune femme qui lui apparaissait subitement comme un prédateur sauvage, assoiffé de son sang, il réussit à tourner son visage vers Balthymor, en s'adressant pourtant tant bien à lui qu'à la Pleureuse, et dit :


« Seigneur, si vous essayiez de me faire les poches tour à tour, je vais être dans l'obligation de vous repousser par la force ! Qu'est-ce qu'il vous arrive, enfin ? »

Friedrich s'imaginait très bien ce qu'il se passait ; mais leurs explications allaient certainement lui en apprendre plus quant à la situation des autres, peut-être que mimer l'ignorance l'épargnerait même de tout soupçon.

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MessageSujet: Re: [Intrigue n°1] Où est mon ch... euh, objet ?    [Intrigue n°1] Où est mon ch... euh, objet ?  EmptyMar 16 Nov - 22:28

Non franchement c’était trop fort. A peine avait-il levé les yeux que la Pleureuse disparaissait pour réapparaitre sur sa gauche, debout sur la rambarde, les bras écartés en signe de croix. Que faisait-elle ? Elle sauta dans l’immense mer et réapparut quelque secondes plus tard, portée par les eaux, et fut doucement posée sur le pont. Elle essora ses cheveux, sa robe et arracha celle-ci laissant son corps nu est délicat à la vue de Balthymor. Un tel spectacle ne le laissait pas indifférent mais aucun désir ne s’éleva en lui, trop étonné et interloqué par cette scène. Alors que cette chair sensuelle s’étirait sous ses yeux Balthymor sentit le rouge lui monter aux joues. Elle n’avait aucune pudeur… pas le moindre soupçon de gêne. Il remarqua cependant que son curieux objet était encore dans les vestiges de sa robe. Elle se mit à gémir :

« Oh nooooon, ça n'a pas marché, je ne suis pas un chat. C'est nul, d'abord. »

Mais à quoi pensait-elle ? Le rouge qui caressait le visage de Balthymor s’évanouit. Elle voulait être un chat maintenant…c’est la meilleure. Pendant une fraction de seconde il imagina la version féline de la Pleureuse. Un petit chat au pelage noir, aux yeux d’améthyste se baladait tranquillement sur la nef, grimpa sur le rebord et se posa pour faire la sieste, sport admiré chez ce type de fauve. Cette vision chassa le soupçon de désir qui l’avait pénétré auparavant. Et il contemplait la pleureuse, en imaginant le chat…

Il arriva. Le jeune homme aux longs cheveux roux noués d’un ruban. A peine Sybilla l’aperçut qu’elle se jeta dans ses bras, tout en essayant de lui subtiliser quelque chose avec la discrétion qui était la sienne. L’aristocrate poussât un cri et repoussa la chapardeuse.

« ARRIERE, FEMELLE ! »

Il se tourna vers Balthymor, nerveux, presque tremblant mais il se contrôla et lui déclara :

« Seigneur, si vous essayiez de me faire les poches tour à tour, je vais être dans l'obligation de vous repousser par la force ! Qu'est-ce qu'il vous arrive, enfin ? »

Le mot « force » fit réapparaitre les souvenirs les plus sanglants de Balthymor. Il se redressa et marcha lentement vers l’inséparable duo. Chaque pas lançait de puissant craquement. Ses yeux s’armèrent d’éclair et sa bouche, d’habitude si calme, lançait un rictus électrique. Enfin debout devant le jeune noble (qu’il dépassait de plusieurs centimètre) il lui répondit :

« Il nous arrive la même chose qu’à toi, mon ami »

Il se pencha vers le nouveau venu, défiant son regard, les sourcils froncés et ajouta d’un ton glacial :

« Et si tu uses de ta force, tu te heurteras à la mienne.»

Il recula paisiblement son visage de celui du rouquin. Il détestait les conflits, armés ou non. Les combats avaient beau être divertissants, il n’y avait aucun vainqueur. Le « gagnant » repartait fier d’avoir sur ses mains le sang d’un de ses frères, on le couvrait d’honneur, c’était un héros, un champion, le champion de la mort. Mais cela valait-il d’agresser ce jeune homme ? Balthymor troqua son regard menaçant pour une mine détendue.

Il regarda la Pleureuse, toujours nue, et poussa un profond soupir. Elle n’allait tout de même pas rester comme ça. Comment la prendre au sérieux ? Comment lui parler calmement ? Mais plus important encore : il FALLAIT qu’elle récupère son objet. Il attrapa les restes de la robe et tendit le vêtement encore dégoulinant à la jeune femme.

« Je crois qu’il y a quelque chose qui t’appartient ma chère, tu en auras besoin pour retrouver ton chat. »

Intérieurement il priait pour qu’elle comprenne qu’elle devait récupérer son objet, toujours dans le vêtement. Qui sait ce que les autres pouvaient lui faire pour le récupérer. Il regarda le noble. Méritait-il la menace qu’il venait de lui répliquer ? Après tout la Pleureuse avait tenté de le voler. Balthymor lui tendit son autre main, légèrement tourné vers le haut, et lui dit avec un sourire léger et amical :

« J’aimerai mettre un nom sur ton visage, je me présente, je suis Balthymor de Calvalère. »
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MessageSujet: Re: [Intrigue n°1] Où est mon ch... euh, objet ?    [Intrigue n°1] Où est mon ch... euh, objet ?  EmptyJeu 18 Nov - 13:07

« Arrière femelle ! » s'écria le roux, visiblement choqué, voire blessé par l'approche de la Pleureuse, qui ne comprit pas tout à fait l'émoi qu'elle avait suscité chez le noble germanique. Qu'aurait-elle pu comprendre, puisque même ce dernier ne comprenait pas sa phobie des femmes, bien différente de sa pseudo-haine des hommes. Il faut dire que cette réaction étonnait d'autant plus la Pleureuse qu'elle n'avait jamais vécu de rejet pareil, que ce soit dans sa vie antérieure à la Nef ou dans sa vie depuis son arrivée sur la Nef : avant, on aurait bien voulu pouvoir la toucher, c'était elle qui ne voulait pas. Et puis, les habitants de la Nef avec qui la Pleureuse frayait le plus avaient un rapport tactile qui avait fini par déteindre sur elle : entre le Fou qui faisait des « câlins » à tout le monde, Kurogane qui n'en était pas loin, Nephtys qui subissait sans mot dire les étreintes désespérées de Sybilla, les gestes extravagants de Callista qui s'empressait régulièrement de lui prendre ses mesures à tout moment pour toute raison, sous prétexte que la Pleureuse avait la peau douce, bien que ses mensurations ne changent plus depuis longtemps... Oui, entourée de pareils spécimens, Sybilla pouvait difficilement comprendre la réaction de Friedrich, et elle fut elle-même plus effrayée que ce dernier, faisant un soudain bond en arrière. Aurait-elle été un chat, on l'aurait vue feuler et se hérisser de manière inquiétante. Mais puisque la transformation par l'eau de mer n'avait pas marché, elle gardait son humanité, et sa détresse se trahit plus par un tremblement de sa lèvre inférieure et dans une inquiétude visible dans ses yeux que dans une réaction féline.

Mais le roux se rasséréna rapidement, enfin, du moins, en apparence, selon la Pleureuse, et, s'adressant à Balthymor, il annonça que s'il avait lui aussi l'intention de lui faire les poches, ça allait finir très physiquement. La Pleureuse regrettait l'absence du Fou, qui aurait eu moyen, selon elle, de régler le problème [je dis bien « selon elle », parce que je doute que la présence de ce nymphomane aie du tout rasséréné Friedrich]. Elle sentait une animosité latente entre les deux hommes et craignait que ça ne dégénère, surprenamment lucide, pour une fois. L'hostilité lassée de l'aristocrate roux affrontait maintenant une colère froide de la part du noble français. Une tension sensible s'était faite entre les deux hommes, et quelque part, la pauvre jeune femme se sentait exclue : elle aurait bien voulu participer, elle n'aimait pas être mise à l'écart. Elle fomenta donc un plan pour réattirer leur attention sur elle. De cette manière, elle pourrait chercher son chat avec eux. Son chat ? Pourquoi avait-elle l'impression d'oublier quelque chose ? Elle n'avait pas oublié son chat, et c'était bien la seule chose qui l'intéressait, donc elle ne pouvait pas avoir oblitéré quoi que ce soit, non ? Elle réfléchit longuement, très concentrée, tandis que Balthymor menaçait quelque peu le sieur von Kammersmark, lui annonçant qu'il savait lui aussi se battre. Aurait-elle été concentrée sur la conversation, elle aurait à la fois été désespérée par tant d'hostilité, et à la fois excitée à l'idée de voir des épées. Et puis aurait-elle été Freud, elle aurait analysé le symbole qu'est l'épée et aurait déduit que Friedrich voulait absolument se battre du fait de ce symbole, sans le savoir. Mais elle n'était ni concentrée sur la conversation, ni Freud : elle essayait de se souvenir de ce qui lui échappait.

Hélas, Balthymor vint interrompre ses pensées, lui tendant un truc trempé, qu'elle contempla avec étonnement, se demandant ce que ce truc grisâtre et mouillé pouvait bien être. D'après le noble français, il y avait quelque chose qui lui appartenait et qui lui permettrait de retrouver son chat. La Pleureuse leva un sourcil, fronça l'autre, plissa les lèvres, ressemblant à peu près à ça : ô_O, et finalement se souvint, ce qu'elle démontra en se frappant le front de la paume de sa main, en s'écriant : « Mais oui ! C'est ça ! » Et pendant que Balthymor se présentait à Friedrich, la jeune femme lâchait la robe qu'elle venait de récupérer, l'abandonnant de nouveau sur le sol avec son contenu. Elle se souvenait que Friedrich pouvait être en possession de son objet. Du coup, il fallait qu'elle lui fasse les poches. Mais elle ne se laisserait pas repousser cavalièrement comme la dernière fois, ah ça non ! Elle recula donc, prit une profonde inspiration, et après un ou deux pas de prise d'élan, elle se jeta sur Friedrich, le faisant basculer en arrière. Ils tombèrent donc tous deux au sol, la jeune femme en culotte assise sur le noble roux. Sans attendre qu'il réagisse, elle plongea la main dans une des poches du jeune homme et n'y trouva rien. Agacée, elle alla visiter l'autre poche et n'y trouva qu'un papier. Le message du Capitaine. La déception se peignit sur son visage. Elle le connaissait déjà, ce message (mais elle ne savait pas que l'aristocrate ne le connaissait pas, lui).

« Tu sers à rien. » conclut-elle.
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MessageSujet: Re: [Intrigue n°1] Où est mon ch... euh, objet ?    [Intrigue n°1] Où est mon ch... euh, objet ?  EmptyJeu 18 Nov - 19:59

« Il nous arrive la même chose qu’à toi, mon ami. Et si tu uses de ta force, tu te heurteras à la mienne. »

Friedrich soutint le regard glacial de l'autre homme, et ses joues retrouvèrent leur habituelle teinte livide. Il ne respectait pas les femmes, à part sa mère et sa défunte sœur. En vérité, avant son arrivée sur la Nef, il n'en avait pas connu d'autre qu'elles deux, de la même lignée, du même sang que lui qui plus est. Le fait était qu'il ne les respectait pas, parce qu'il ne les connaissait pas. C'est pourquoi il en avait peur ; mais jamais, au grand jamais, il ne se le serait avoué. Il était terrifié par ce que ses contemporains appelaient « le sexe inférieur ». Kindern, Küche, Kirche. C'était ça. Rien de plus. Mais les hommes ne l'effrayaient pas, au contraire : la plupart avait une forte tendance à le froisser. Il ne supportait pas qu'on se montre impertinent à son égard, et il était maladroit aux premiers contacts avec beaucoup de personnes. Aussi, lorsque Balthymor, dont l'étrange couleur argentée de la chevelure reflétait étrangement le soleil endormi, s'approcha de lui pour se mettre à sa hauteur (enfin, pas tout à fait), il leva la tête dignement, et un sourire faussement poli étira la commissure de ses lèvres. Le fixant toujours, il haussa un sourcil ironique :

« Qui oserait remettre votre parole en doute, mon brave ? J'ai spécifié que je ne me défendrais qu'en cas d'attaque. Et j'en ai subis une première. » Il jeta un coup d'œil un peu anxieux à la « femelle », avant de s'adresser de nouveau au jeune homme avec autant de froideur que précédemment. « C'était tout à fait légitime. Ne vous courroucez point. »

Puis les traits de Balthymor s'apaisèrent, et les siens en firent de même. Il avait beau avoir suivi un entraînement militaire réglementaire et même un peu plus poussé, sa carrure ne faisait sûrement pas le poids face à celle du noble français. Si en venir aux armes ne l'effrayait pas, ou plutôt si son honneur hypertrophié lui empêchait d'en avoir peur, il n'en demeurait pas moins sûr qu'il ne s'en tire pas avec un œil au moins. Il se mit même à ressentir à quelque chose qui ressemblait à de la sympathie lorsqu'il se chargea de rendre à la délicate jeune femme (enfin délicate... Héhé Very Happy) sa robe, encourageant ainsi donc la créature voluptueuse à cacher un peu de sa chaire, dont la nudité le perturbait toujours autant. Elle semblait bien faite, c'était indéniable, mais ce genre de choses ne l'intéressaient pas. Tout simplement.

« J’aimerai mettre un nom sur ton visage, je me présente, je suis Balthymor de Calvalère. »

« Enchanté, répondit-il en glissant sa main dans celle qui lui était tendue, l'étreignant d'une légère pression, comme les gens du beau monde le faisaient en son temps. Friedrich Von Kammersmark. »

La particule que comportait le nom de famille de ce fameux de Calvalère le réconforta un peu, comme si cette simple appartenance noble lui offrait un lien qu'il avait perdu en même temps qu'il avait perdu son époque.
Il n'eut pas le temps de mûrir sa réflexion, car subitement, la voix de la Pleureuse s'éleva à ses côtés. Le ciel et la terre invertirent violemment de place, et Friedrich refoula un cri de surprise. Le choc passé, la vision qu'il découvrit en ouvrant les yeux l'horrifia bien plus que la douleur provoquée par le frottement des planches du pont contre son dos. La succube -il n'y avait pas d'autres mots !- le chevauchait sauvagement, tâtant sans aucune délicatesse ses hanches, toujours à la recherche d'un quelconque objet en sa possession.


« Mais... Mais enf'... MAIS ENFIN ! BON DIEU, QU'EST-CE QUE VOUS FOUTEZ ? »


Il tenta de se débattre, mais les membres de Sybilla stratégiquement placés exerçaient une pression telle qu'il arrivait à peine à détacher son dos du sol. L'angoisse le saisit de nouveau, plus vicieuse encore que la première fois, s'insinuant tel un reptile gluant dans son esprit. Sa terreur s'amplifia encore, lorsqu'en tentant de la repousser, la paume de sa main entra en contact avec la chair de sa persécutrice. Il ne chercha pas à identifier ce qu'il venait de toucher bien malgré lui, et poussa un feulement à la fois furieux et apeuré lorsque malgré tout, il s'aperçut avoir la paume de la main recouvrant entièrement le sein gauche de la jeune femme. Il la dégagea aussitôt en virant un peu plus au cramoisi. L'étreinte finit néanmoins par se relâcher, le bourreau s'écartait de sa victime, et Friedrich parvint enfin à respirer une bouffée d'air.

« Tu sers à rien. »


C'en était trop. Tremblant, les larmes aux yeux, Friedrich se redressa à toute vitesse et vint s'appuyer contre la rembarde, échevelé, presque défroqué, la lèvre inférieure frémissante. Il n'y pouvait rien. Les femmes le terrifiaient. Il ne prêta pas attention au bout de papier que la Pleureuse tenait et qu'il n'avait pas encore lu, et porta une main blême à son cœur, qui semblait sur le point de fracasser sa cage thoracique.

« Vous... Huff... Vous êtes... Complètement malade... ! »


[Wala wala, si je ne m'abuse, c'est au tour de Kuro de poster ?]


Dernière édition par Friedrich Von Kammersmark le Ven 19 Nov - 2:08, édité 1 fois
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Kurogane

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MessageSujet: Re: [Intrigue n°1] Où est mon ch... euh, objet ?    [Intrigue n°1] Où est mon ch... euh, objet ?  EmptyJeu 18 Nov - 21:34

Kurogane ouvrit les yeux brusquement. Dans son demi-sommeil, il avait senti comme une présence. Quelque chose ou quelqu’un était entré dans cette pièce sans sa permission. Furieux, il se leva, et, dans la pénombre, chercha à identifier l’inconnu. Mais il n’y avait personne à part lui dans la cabine.
Poussant un long soupir, il se laissa retomber sur le lit sur lequel il s’assit, et massa doucement ses paupières. Déjà qu’il n’était jamais de très bonne humeur au réveil. Voilà maintenant qu’il lui prenait des crises de paranoïa. Tout ce qui lui manquait.
Soudain, il détourna son regard vers la table de nuit. Son cœur s’arrêta de battre, et ses yeux s’écarquillèrent. Une terreur sans nom venait de s’emparer de lui, voyant que l’objet qui se trouvait encore là lorsqu’il s’était couché avait tout bonnement disparu.
NON ! Impossible ! Alors quelqu’un était vraiment entré, finalement ! Comment avait-il fait pour se glisser dans la pièce sans qu’il ne l’entende, lui qui était assassin ? Kuro était pourtant certain d’avoir fermé la porte à clef avant de se glisser dans ses draps. Ce fut à cet instant qu’il remarqua un objet fin et blanc sur la table, à la place de son bien. Un morceau de papier. L’adolescent, toujours aussi furieux, se saisit du message et se mit à lire, sa colère s’apaisant un instant. Brusquement, ses yeux rouges parurent prêts à sortir de leurs orbites.
Et là, ce fut le drame.

« KONOOO YARRROOO ! » S’exclama-t-il, rouge de colère, vers le plafond, le Capitaine ne se trouvant nulle part où Kuro était potentiellement susceptible de le trouver, et de l’étriper, par la même occasion. « Mitsuketara, BUKKOROSU ! »

Par souci de ne point heurter la sensibilité des plus jeunes, nous ne devrions normalement pas préciser la traduction des paroles du yakuza ; cependant, sa colère était telle qu’il nous semble bon de devoir tout de même le faire. Ce qu’il avait hurlé de toutes ses forces, et que beaucoup de résidents avaient dû entendre en tremblant dans leur cabine, signifiait littéralement : « Quelle espèce d’enf*iré! Si je le trouve, je lui éclate la tête ! ».
Et dire que d’habitude, il récitait du Baudelaire à Nepthys. La déchéance du libertin qui ne pouvait chasser son naturel de yakuza.

Hors de lui, il se saisit de l’objet de remplacement posé près du morceau de papier, et le mira avec ire. Que faire de ce déchet, maintenant ? Certes, c’était un bel objet, mais il n’en avait strictement rien à faire. Et dire que pendant ce temps, quelqu’un se promenait tranquillement avec son objet à lui. Alors qu’il n’avait jamais, de toute sa vie, laissé quiconque y toucher.
Bon, la première chose à faire était de se calmer. Kurogane savait mieux que quiconque à quel point, lorsqu’il était dans cet état, il risquait de faire quelque chose qu’il allait regretter. De plus, il fallait maintenant réfléchir à la façon dont il allait se débrouiller pour récupérer son bien. L’heure était donc à la réflexion. Automatiquement, il s’alluma une cigarette pour se calmer. Poussant de nouveau un long soupir, à présent à peu près calme, le japonais passa sa main dans ses cheveux noirs et entreprit d’élaborer un plan.
Ce jeu était avant tout une compétition, avec un prix à la clef. Et s’il voulait gagner, il faudrait qu’il soit plus malin que les autres. A cette pensée, un sourire mauvais se dessina sur ses lèvres. Il n’avait jamais pu résister à un quelconque défi.
La première chose à faire, pour être sûr de ne pas perdre bêtement était de cacher l’objet qu’il avait reçu. Le dissimuler dans sa chambre était trop risqué, et le garder sur lui bien trop évident. S’il y avait des assassins tels que lui, il pouvait très bien y avoir des voleurs.
L’étape suivante consisterait à aller interroger les autres passagers. Peut-être pas de la même façon qu’il interrogeait les gens lorsqu’il était à Tokyo (il doutait que le capitaine lui permette le chantage, la violence ou la torture) mais au moins leur poser quelques questions. Il faudrait être prudent pour ne pas attirer les soupçons.
Sans perdre un seul instant, Kurogane se leva de son lit et sortit de sa chambre, l’objet en poche, pour trouver une cachette. Quelques instants plus tard, il sortit de la salle qu’il avait choisie, et, toujours clope au bec, il prit les escaliers et s’engouffra sur le pont. Stratégiquement, s’il voulait trouver quelques âmes à interroger, il faudrait au moins commencer par là, et en suite s’attaquer aux salles du bas. Et il ne fut pas déçu.
Il aperçut, au beau milieu des planches, la Pleureuse, presque nue assise sur un pauvre Friedrich terrorisé qui hurlait à s’en décrocher la mâchoire. Incroyable.
A leur côtés, un homme en manteau noir, aux cheveux argentés, qu’il ne connaissait pas directement, mais il avait entendu dire que c’était un noble français.
Amusé par cette vue quelque peu surréaliste, Kurogane prit une bouffée de fumée et lança, s’approchant d’eux :

« Vous avez l’air de bien vous amuser, dites donc. »

Ne se risquant pas à saluer le pauvre Friedrich qui avait déjà grand mal à se remettre de son traumatisme, il salua l’inconnu en baissant la tête, et se concentra sur Sybilla, dans sa tenue d’ève.

« Pleureuse, on ne viole pas les gens dans les lieux publics. C’est indécent, enfin. Et tu sais à quel point Riri-kun est impressionnable. »

Il remarqua qu’elle était trempée. Exaspéré, il déboutonna sa chemise noire, découvrant son torse et son bras droit tatoué d’un serpent noir, et la déposa délicatement sur les épaules de Sybilla.

« Tiens, ma petite pleureuse. Tu risques d’attraper froid si tu restes comme ça. Ce serait dommage. <3 »

Il l’embrassa sur la joue, et, un sourire moqueur aux lèvres, il lança à l’attention des deux garçons présents :

« Comment osez-vous la laisser nue ? Vous êtes tous les deux des nobles, et pourtant… aucun de vous deux ne connaît la galanterie, on dirait ! »

Il ricana, constatant l’ironie de la situation. L’asiatique qui apprenait leurs mœurs aux occidentaux.
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MessageSujet: Re: [Intrigue n°1] Où est mon ch... euh, objet ?    [Intrigue n°1] Où est mon ch... euh, objet ?  EmptyLun 22 Nov - 21:21

Balthymor rendit sa robe à Sybilla. Il serra la main de Friedrich, le rouquin semblait légèrement apaisé après cette présentation. Au moins il avait brisé la glace et la confrontation n’avait pas lieu d’être. L’idée d’un combat ne lui plaisait guère et même si le jeune aristocrate semblait exécrable, lui coller une bonne paire de claques n’arrangerait pas les choses. Le jeune noble lui serra la main à la grande manière, d’une légère pression. Balthymor reteint un sourire. Quoi de plus amusant que les « manières » des nobles ? Toutes ces « politesses », « mignardises » et autres disparaissaient sur le champ de bataille pour faire place à la lâcheté et à la barbarie. Balthymor les avait vus envoyer à la mort des milliers d’âmes d’un claquement de doigts pour la gloire et les richesses. Bien que lui-même noble, il n’abusait pas de son rang, qui ne signifiait rien sur la nef de toute façon.

« Ploc » Sybilla laissa tomber la robe qu’il venait de lui tendre sur le sol de la nef. En un clin d’œil elle se retrouva à califourchon sur le rouquin qui se débattait avec vigueur, tremblant, hurlant, ruisselant de sueur.

« Mais... Mais enf'... MAIS ENFIN ! BON DIEU, QU'EST-CE QUE VOUS FOUTEZ ? »

Friedrich resta plaqué au sol, malgré tous ses efforts pour se libérer de la douce étreinte de la Pleureuse. Balthymor mi-étonné, mi-amusé faillit éclater de rire devant cette scène insolite. Le noble semblait mourir sous la chair de la Pleureuse, et ses yeux sortirent de leur orbite lorsque sa main rencontra un des privilèges de la jeune fille. C’était quelque chose, le frigide avec l’aguicheuse. Enfin Sybilla lâcha sa proie, l’air déçue, et lui lança d’un ton glacial:

« Tu sers à rien »

L’aristocrate appuyé sur la rambarde, suant, tremblant, sembla éclater de colère lorsque cette phrase fut prononcée. Balthymor observait toujours cet étrange spectacle, silencieux mais amusé.

Un jeune homme aux cheveux d’encre d’origine asiatique fit alors son entrée. Balthymor ne le connaissait pas, il l’avait brièvement aperçu une journée mais il ignorait tout de lui, y compris son propre nom.


« Vous avez l’air de bien vous amuser, dites donc. »

Il baissa la tête en guise de salut pour Balthymor qui lui répondit en s’inclinant légèrement. Puis il déboutonna sa chemise, couvrit la Pleureuse et l’embrassa sur la joue. Balthymor vit alors le curieux tatouage de ce nouvel arrivant. Un serpent noir recouvrait le bras droit du jeune homme. Décidemment ça devenait de plus en plus intéressant. Le nouveau venu se tourna alors vers les deux nobles et lança l’air moqueur :

« Comment osez-vous la laisser nue ? Vous êtes tous les deux des nobles,
et pourtant… aucun de vous deux ne connaît la galanterie, on dirait ! »

Balthymor fronça les sourcils et afficha un sourire. La Pleureuse n’avait pas besoin de lui comme protecteur, cet homme là fera l’affaire. Il ne tut et ramassa les vestiges de la robe encore trempée. Il fallait garder ça sinon la Pleureuse n’aurait aucune chance de retrouver son chat. Il se tourna vers Kurogane et lui répondit calmement:

« Si tu connaissais la galanterie des nobles, tu verrais que tout cela n’est qu’une monstrueuse farce. Nous faisons preuve de la plus grande hypocrisie qui soit. Qui détient les richesses ? Nous. Qui détient le pouvoir ? Nous. Et pourquoi ? Parce qu’une poignée d’illuminés l’a décidé ainsi. Nous déclenchons guerres et boucheries d’un claquement de doigts pour ceci ou pour cela. Nous sommes galants mais ce n’est qu’un simple jeu d’acteur. Nos mariages ne sont que des alliances pour renforcer notre pouvoir. Notre puissance, nos richesses, même l’amour que nous prétendons, tout cela n’est qu’une façade à une faiblesse morale encore plus grande que notre cupidité. Voilà mon ami ce qu’est un noble. Un être faible qui se croit supérieur car il n’a aucun mérite.»

A mesure que son discours avançait Balthymor faisait de grands gestes. Il souriait paisiblement, tenant toujours la robe trempée de la main gauche. Il regarda Friedrich et lui lança un clin d’œil :

« Vous ne croyez pas ?»

Il fallait garder le vêtement de la Pleureuse. Il le lui rendrait plus tard le plus important était de protéger son objet. Et de protéger « ça ». Il contempla le jeune asiatique. Peut être que « ça » lui appartenait ? Qu’importe ! La suite des événements promettait d’être divertissante. Mais comment protéger l’objet de Sybilla sans qu’elle l’abandonne à nouveau ? Il fouilla discrètement le vêtement imbibé d’eau et sentit enfin un curieux objet dans la main. Il tourna le dos à l’assemblée faisant mine de s’en aller et le glissa silencieusement dans sa poche intérieure, il le rendrait à Sybilla lorsque la situation s’y prêtera mieux. Il sentit le poid de l'objet tomber dans sa poche. Il frissonna...ça avait appuyé sur "ça". Toujours le dos tourné et s’arrêtant soudain il déclara:

« J’en oublie les bonnes manières. »

Il se retourna, souriant et tendit sa main à Kurogane.

« Je suis Balthymor, Baron de Calvalère. »
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MessageSujet: Re: [Intrigue n°1] Où est mon ch... euh, objet ?    [Intrigue n°1] Où est mon ch... euh, objet ?  EmptyMar 23 Nov - 20:33

« Mais... Mais enf'... MAIS ENFIN ! BON DIEU, QU'EST-CE QUE VOUS FOUTEZ ? » Sybilla ne répondit pas, trop occupée à investiguer les poches de Friedrich, qui se débattait tant qu'il pouvait. Penchée en avant, la jeune femme palpa les poches intérieures qu'elle devinait dans le haut de la veste de l'aristocrate, qui se révélèrent vides. Donc, mis à part ce petit papier qu'elle connaissait déjà, rien de nouveau.
Ah tiens, il y avait une autre poche, là ! Pour aller la fouiller, elle se pencha un peu plus en avant, ce qui coïncida avec le plus grand mouvement de son coussin humain. Le sein gauche de la Pleureuse entra alors en contact avec la main du roux à peine redressé, mais cela ne provoqua aucune réaction chez la propriétaire du sein en question. Elle était trop occupée à glisser ses longs doigts fins [l'index est mon ami, hein, Solveig] dans la poche qu'elle venait de découvrir. Pas de chance, elle était tout aussi vide que les autres, ce qui motiva le « Tu sers à rien ! » [pour le plaisir de te faire tiquer, huhu] qu'elle articula en croisant les bras sous ses seins, tenant encore le papier du capitaine d'une main.
Mais son siège ne semblait pas vouloir continuer à assumer cette position, que pourtant bien des hommes (et des femmes) auraient volontiers brigué. En même temps que le noble la repoussait plus énergiquement pour se relever, la Grecque se redressait elle-même, en s'appuyant à moitié sur sa pauvre victime, n'ayant pas tout à fait récupéré son équilibre. Laissant le pauvre homme récupérer son souffle, elle contempla le papier, et décida de le lire à haute voix, enchaînant sans s'en rendre compte avec le « Vous... Huff... Vous êtes... Complètement malade... ! » de Friedrich. Ne dit-on pas : qui ne répond pas, répond par l'affirmative ?

« Cher Échoué de la Nef, Vous avez à présent en votre possession l'objet fétiche d'un autre Échoué. Comme vous l'avez certainement deviné, votre objet est dans les mains d'un troisième Échoué. Vous participez à présent à une Chasse au Trésor : le premier d'entre vous qui aura retrouvé son objet aura gagné le jeu et pourra formuler un vœu qui sera réalisé.
Il vous est cependant interdit de dire quel objet est en votre possession. Dire lequel vous cherchez est permis, bien que ce soit dangereux : celui qui a votre objet s'assurera de ne pas vous le laisser savoir afin qu'il ait plus de chances de gagner et vous moins. Vous avez droit à une question fatidique par personne de laquelle la réponse ne pourra être que oui ou non et à laquelle les autres seront obligés de répondre par la Vérité. Je vous surveille. La liste des vœux formulés sera affichée sur le Mât, afin que tous les connaissent réciproquement. Bien à vous... Le Capitaine  »


Oui, passionnant. La Pleureuse l'avait déjà lu plusieurs fois ce papier, elle en connaissait le contenu. Un sourire hagard aux lèvres, elle déchira donc le message en tous petits morceaux qui atterrirent avec douceur sur le Pont. Et puis, au moment où elle allait vérifier si Friedrich n'avait rien caché dans ses cheveux (ils étaient trop longs et trop volumineux, c'était suspect), Kurogane arriva, lançant un désinvolte « Vous avez l’air de bien vous amuser, dites donc. » entre deux bouffées de tabac. La jeune femme oublia son projet absurde pour un moment et se tourna vers le Japonais, qu'elle connaissait mieux (si tant est que la Pleureuse puisse connaître quelqu'un) que ses deux autres interlocuteurs. Elle voulut se précipiter vers lui pour lui extorquer un câlin (et par la même occasion, son objet, s'il l'avait sur lui), mais il l'interrompit, la sermonnant gentiment. Les sourcils de la Grecque se levèrent en deux accents circonflexes, et sa lèvre inférieure trembla un peu. Elle savait pas... Elle ne savait même pas du tout... de quoi (qui ?) il parlait. Il était aussi incompréhensible que les deux autres aujourd'hui, ça n'allait pas du tout, elle voulait pouvoir comprendre quelque chose quand même ! Elle voulait retrouver son chat, donc son objet. Il allait peut-être l'aider ?

Apparemment, l'aider était bien dans ses projets, mais pas comme la Pleureuse l'attendait : il ôta sa chemise noire et la posa sur ses épaules frêles et blanches. Elle s'empressa de vérifier qu'il n'y avait pas de poches dans la chemise – non... et merde ! - puis elle le regarda, écoutant avec attention ses paroles, comme un enfant avale les paroles d'une personne qui l'impressionne. Prendre froid ? Mais avait-il oublié qu'on était sur la Nef ? À moins de physiologiquement vouloir être malade, on pouvait pas. Et elle voulait pas être malade. CQFD. Toute Pleureuse hallucinée qu'elle l'était, elle savait ça quand même. La perte de son objet devait vraiment le perturber, le pauvre enfant. Pour le consoler, elle se prêta volontiers aux bises, étrange tradition qu'elle avait rapidement adoptée, mais il se déroba avant qu'elle ne puisse lui faire un câlin. Alors en attendant qu'elle ne puisse lui faire les poches, elle enfila les manches de la chemise encore chaude, omettant de la fermer, ce qui lui faisait perdre pas mal de son utilité. Et ce d'autant plus que les longs cheveux encore humides de la jeune femme commençaient déjà à tremper le vêtement noir, et avoir le dos et la nuque mouillés, et puis des petits ruisseaux d'eau froide qui glissent sur la peau jusqu'au bas du dos, ce n'est pas particulièrement agréable. Elle frissonna, écoutant sans le comprendre l'échange de Kuro et de Balthymor, tout en fomentant un plan sibyllin (ou sybillesque dans ce cas-là, plutôt).

Et pendant que Balthymor se présentait à Kuro (il en avait pas marre, lui, de se présenter ? À quoi ça servait, enfin ?), la Grecque hésitait, l'index devant ses lèvres, ses yeux sautant de l'Asiatique au Français à l'Allemand et vice-versa dans le désordre. Elle avait vu que Balthymor avait saisi sa robe, et se doutait qu'il avait récupéré son objet. Qu'il le garde, elle ne l'aimait pas cet objet, il était trop froid. Et puis elle ne voulait pas remettre ce truc grisâtre et mouillé qui était censé lui servir de robe, et il n'y avait pas de poches dans la chemise de Kuro, donc elle ne pouvait pas garder l'objet qui lui avait été assigné. Mais trois questions demeuraient : quels étaient les objets en possession de Balthymor, de Friedrich et de Kuro ? La demoiselle était persuadée qu'il y aurait au moins deux personnes qui possédaient un objet appartenant à un autre parmi les personnes présentes. Ou trois. Ou une. Pas les quatre en tous cas, c'était pas possible. Quoique si, ce pourrait être possible. Son regard se fit soupçonneux. Et puis une idée germa dans son cerveau malade. Une idée totalement absurde et probablement débile, mais ça avait le mérite d'être une idée.

Friedrich était toujours appuyé contre la rambarde. Avec une rapidité quelque peu féline la demoiselle à demi-nue se jeta aux pieds du roux, et avec une force insoupçonnée, elle le saisit en-dessous des genoux, et le fit basculer par-dessus bord. Qu'espérait-elle d'une telle action ? Que l'aristocrate germanique devienne un chat (un beau chat roux) ? Que les objets qu'il pourrait avoir sur lui se voient par transparence ou par relief quand il serait trempé ? Peut-être qu'elle ne voulait que le faire basculer par-dessus bord, c'était tout à fait possible, venant d'une telle dérangée. Et pendant qu'une vague noire déposait avec délicatesse l'éphèbe au sang bleu sur le pont, la Pleureuse s'était précipitée sur Kurogane, lui faisant un câlin de force, plaquant ses cheveux froids et humides contre le torse du jeune homme – sa poitrine découverte aussi, d'ailleurs – et dirigeant ses mains blanches vers les poches du pantalon de l'assassin. Peut-être qu'il avait récupéré son objet à elle, non ? Bien qu'elle doutât qu'il ne puisse caser dans d'aussi petites poches et sans protection son objet à elle. Mais on pouvait toujours espérer, non ?
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MessageSujet: Re: [Intrigue n°1] Où est mon ch... euh, objet ?    [Intrigue n°1] Où est mon ch... euh, objet ?  EmptyMer 24 Nov - 22:43

Ainsi, le bout de papier que la Pleureuse avait trouvé sur sa personne lui était destiné (Belle déduction, Sherlock, ça allait pas être une petite note pour ta vieille tante). Elle prit même la peine de le lui lire, comme c'était gentil... ! Avant de le déchiqueter minutieusement... Un sourire un peu dément planant sur ses lèvre. Mon Dieu. Cette femelle n'était pas comme les autres, oh non, elle était bien pire. C'était la Génésis du Mal à ovaires. La source du Fléau vaginal. (oui, je sais, je vous transcende avec ma poésie). Et la voilà que son regard se portait à ses cheveux -fait qui ne présageait, pour sûr, rien de bon- ! Ne l'avait-elle pas déjà assez tourmenté ? À croire qu'elle avait juré sa mort ! Mais l'arrivé de Kurogane sembla la détourner de son dessein, et elle l'abandonna enfin, lui arrachant un soupir rassuré. Il se mit à respirer un peu plus calmement.

« Comment osez-vous la laisser nue ? Vous êtes tous les deux des nobles, et pourtant… aucun de vous deux ne connaît la galanterie, on dirait ! »


Il adressa un sourire poli au jeune japonais, mais ne répondit pas à sa moquerie. Qu'il y avait-t-il à répondre ? Oui, bien sûr, la théorie aurait voulu qu'il se dénude pour secourir une jeune femme en proie aux éléments, bien que ce soit elle qui ait ostensiblement cherché à s'exhiber. Mais elle l'intriguait. Pire, elle lui faisait (un peu) peur. Vous avez déjà vu un arachnophobe, vous, offrir des fleurs et une boîte de chocolats à une mygale ?

Le discours que jeune noble français tint ensuite aurait sans doute dû ébranler Friedrich ; il n'en fut rien. Tout d'abord, il doutait bien du fait que Kurogane soit totalement ignorant quant à la notion de noblesse. Qu'importe l'époque et le pays d'où il pouvait bien provenir, l'égalité naturelle n'existait pas. Elle n'avait jamais existé, elle n'existerait jamais. Une égalité en droit semblait tout aussi impossible. La nature humaine est faite ainsi : elle est hétérogène, diversifiée, instable, fatalement injuste. L'espèce ne se schématiserait pas comme une ligne horizontale, droite et précise, où tous les individus s'alignent à la même échelle, mais plus à une immense pyramide où tous se débattent pour atteindre un sommet à jamais inaccessible. Les faibles aussi pouvaient faire partie de l'élite, c'était indéniable. C'était ainsi. Et tout cela avait un vague arrière goût un peu écœurant d'utopie.


* Et bien et bien, songea Friedrich en haussant un sourcil ironique lors des présentations de Balthymor à Kurogane. Pour quelqu'un qui semble autant mépriser la noblesse et les puissants ainsi que leurs manières, il met un certain zèle à décliner ses titres. *

Il lui adressa un petit sourire narquois en déclarant :

« Comme vous pouvez le voir, Monsieur Kurogane, nous sommes deux à être ici faibles et sans mérite. N'est-ce pas, mon cher Baron de Calvalère ? N'en venons pas à une triste généralisation de cette 'espèce noble', tout comme la généralisation de n'importe quelle autre espèce, intéressante cela dit, quoiqu'un peu stérile. »

Il ne croyait plus en la dignité humaine, en son unité, depuis bien longtemps. Il croyait en son entourage ; il faisait partie intégrante de la pensée de son temps. C'était ainsi. Et d'un autre ordre, le simple fait que le jeune homme à la chevelure argentée fasse une tête de plus avait une forte tendance à animer ses instincts contestataires. Mauvaise tête me diriez-vous, compensation masculine également. Et vous auriez certainement raison.

Friedrich aurait certainement apprécié développer un peu plus son point de vue, qui sait, discuter encore un peu le bout de gras avec ces deux gentlemen. Ça aurait été tellement plus profitable... que de se voir soudainement balancer par dessus bord par une inoffensive jeune fille. Il avait subi un entraînement militaire, bon Dieu ! Il aurait pu se défendre ! Mais elle était si imprévisible qu'il n'avait pas vu venir le coup, pas le moins du monde. En un clignement de paupière, elle s'était jetée sur lui. Son cœur s'était subitement figé dans sa poitrine, il avait certainement dû meugler une injure avant que son corps entre en contact avec la surface statique de l'océan. Sauf que cette sensation là ne ressemblait en rien à celle de la noyade qu'il avait déjà expérimenté. L'espace d'un instant, il se cru abandonner la Nef une fois pour toute. Mais le sort en avait décidé autrement. Une vague imposante le saisit au creux de sa paume, les remous fourmillaient contre la peau de son dos et s'infiltrait dans sa chemise. Elle le déposa avec délicatesse sur le pont et partit se terrer de nouveaux au fond des flots sombres et mornes. Ça n'avait pas été une expérience fort agréable, globalement.

De nouveau sur la terre ferme, Friedrich crachota un peu avant de récupérer son souffle et se redressa tant bien que mal. Ses cheveux, trempés, tombaient devant ses yeux et son visage, rideau compact et dégoulinant d'une dentelle de gouttelettes salées. Il se dégagea le front tant bien que mal, et ses deux yeux gris se plantèrent sur la Pleureuse qu'il voyait se dandiner près du japonais de là où il se trouvait.


* C'est la guerre que tu viens de déclarer, Fräulein. La guerre.*

Il se serait volontiers jeté sur elle à l'instant pour lui faire la peau, mais il était cloué au sol, tremblotant et trempé. Il se débarrassa de sa veste, dont l'épais velours était encore plus appesanti par l'eau qu'il avait absorbé, et essora sa chemise du mieux que les gestes incertains de ses mains lui permettaient.


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Kurogane

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MessageSujet: Re: [Intrigue n°1] Où est mon ch... euh, objet ?    [Intrigue n°1] Où est mon ch... euh, objet ?  EmptyJeu 25 Nov - 23:41

C’est avec surprise que Kuro vit le français se tourner vers lui. Il avait une très belle voix légèrement grave, et un certain mystère émanait de sa personne. Ses cheveux et ses yeux argent, brillant d’intelligence, étaient également très surprenants. Décidemment, il y avait pas mal de gens intéressants sur ce bateau… Il faudrait qu’il essaie d’en savoir plus sur le noble. Dommage pour Balthymor qu’il ait, dès le départ, terni sa future relation avec le jeune homme en commettant la plus grosse erreur possible avec lui : c’était bien connu, lui qui était si fier et si arrogant, il détestait par dessus tout qu’on lui en remontre. Vexé, mais tâchant de dissimuler sa rancœur sous un sourire crispé pour ne pas perdre la face devant lui, Kuro répliqua, d’un ton froid et tout aussi hautain que celui du noble :

« Vous ne m’apprenez rien, mais merci quand même, c’était très intéressant. Faites-moi penser à vous prêter Les liaisons dangereuses. Ah, et, en général, on se présente avant de faire la leçon à quelqu’un. »

L’adolescent s’était étrangement mis à vouvoyer son aîné, comme il le faisait pour Haru ; il ne pouvait le faire que pour les gens suffisamment âgés par rapport à lui : Balthymor lui semblait avoir un peu moins de trente ans. Il faut croire que la relation senpai/kohai restait encrée dans sa façon de voir les rapports sociaux. Sale nippon.
Mais Kuro oublia bien vite sa colère, lorsqu’il vit, avec une pointe d’amusement, le noble glisser adroitement sa main dans la poche de la robe de la Pleureuse, et en tirer quelque chose. Sûrement son objet. L’adolescent rit doucement. Si le noble croyait que ça allait lui échapper, à lui, l’assassin, il était beaucoup moins brillant qu’il n’y paraissait, finalement. Et puis, profiter de la naïveté de la Pleureuse, franchement, c’était tellement facile que c’en était presque honteux. Balthymor disait vrai, les nobles n’avaient vraiment aucun sens de l’honneur, finalement. Quelle honte. Dire que chez les yakuzas, c’était la valeur la plus importante. Quelle ironie, surtout !

« Dites donc… Ce n’est pas très fair play, ça, senpai… » Ricana-t-il, avec un regard moqueur.

Mais il ne chercha même pas à lui prendre l’objet de la Pleureuse. Il ne l’intéressait pas pour l’instant. Ce qu’il voulait, c’était savoir si l’objet que détenait Balthymor (ou Friedrich) était le sien. Mais pour cela, il fallait être patient. L’adolescent, calculateur comme il était, savait étrangement être très persévérant lorsqu’il était déterminé à obtenir quelque chose de quelqu’un.
Le noble finit par se présenter, cette fois-ci, le surprenant agréablement. Bon. Il commençait à comprendre à qui il avait affaire. Kuro afficha alors un sourire plus sincère, et tandis qu’ils se serraient la main, il répondit, en balbutiant (message retraduit en phonétique):

« Bonjuuru. Jû maperu Kurogane. Jû suis djapone. »

Décidément, les japonais avaient toujours autant de mal avec la langue de Molière. Kuro avait au moins l’avantage de manier celle de Shakespeare, ce qui était déjà immense pour quelqu’un de son pays. Personne n’est parfait, après tout.
Il rit à la médiocrité de sa prononciation, et s’empressa de déclarer, gêné :

« Désolé, je n’ai pas pu apprendre le français. Votre langue est bien trop compliquée. »

Disait-il, lui qui parlait couramment une des langues les plus compliquées du monde et qui était quasiment bilingue en anglais. Enfin.
Il se tourna ensuite vers Friedrich, qui s’était enfin remis. Pas trop tôt. Il faudrait qu’il pense à l’aider, avec cette phobie des femmes. Ce n’était, surtout de la part d’un noble, vraiment pas acceptable.

« Je ne m’inquiète pas pour vous deux, Riri-kun. Vous semblez, toi et Balthy-senpai, avoir bien d’autres quali… »

Mais l’adolescent n’eût pas le temps de finir sa phrase que la Pleureuse se jeta de nouveau sur le pauvre Friedrich. D’abord muet de surprise, Kurogane éclata de rire lorsqu’il la vit balancer le roux par dessus bord. Le pauvre, vraiment, il ne méritait pas ça. Il songea, tenant fermement entre ses bras ses abdominaux qui le faisaient souffrir, tandis que Friedrich agonisait et se consumait de rage :

* Ah, ah, kami-sama… C’est trop, je vais mourir ! *

Lorsqu’il se fut enfin à peu près remis, il essuya une larme nichée au creux de son œil rouge, et tenta de reprendre son souffle. Qu’est-ce que ça faisait du bien.

* Ca fait bien longtemps que je n’ai pas ri comme ça. * Songea-t-il, revigoré.

Mais pas pour très longtemps. S’il avait su, à cet instant, qu’il était la prochaine victime sur la liste, il aurait moins fait le fier ; car, sans crier gare, tout comme elle l’avait fait avec Friedrich, la jeune grecque se jeta au cou du japonais. Lui qui avait baissé sa garde, elle l’avait pris à ce point au dépourvu que Kuro ne sut quelle expression afficher, entre la surprise et la gêne. D’habitude, Kurogane adorait les câlins. Et il devait avouer qu’il lui prenait souvent –c’était peu étonnant de sa part- d’en faire spontanément à n’importe qui, juste pour les voir agoniser en silence (ça marchait très bien avec Hui Ying, d’ailleurs). Mais là, il y avait un facteur à prendre en compte : la Pleureuse était nue et trempée. Et c’était plus que le libertin pût en supporter.
Crispé, les yeux écarquillés, tandis qu’il sentait la peau douce de la Pleureuse contre son torse, et le contact de sa poitrine fermement collée contre lui, le libertin prit une grande respiration, et saisissant ferment la pleureuse par les épaules, il la décolla de lui, avant que le pire n’arrive.
Ouf. Il avait réussi à se contrôler. Mon dieu. Même sans le vouloir, cette fille était vraiment effrayante, parfois.

« Pleureuse, écoute moi bien. » Dit-il, le regard ferme. « Tu ne dois surtout pas faire de câlin à un garçon lorsque tu es nue. C’est dangereux. D’accord ? Gentille fille. »

A ces mots, soulagé, il lui tapota la tête et lui boutonna la chemise en marmonnant un « Et garde ça fermé, veux-tu, jeune fille ! » tel un gentil père de famille, avant de sortir une autre cigarette pour se calmer. Rien ne l’apaisait plus que la nicotine lorsqu’il stressait un bon coup, il faut croire.

« Bon… » Déclara-t-il, retrouvant son sourire, en soufflant doucement la fumée. « Je suppose qu’on vous a également ravi votre objet… Alors, dites-moi, mes jolis… L’objet que vous avez reçu peut-il permettre de tuer quelqu’un ? »

Cela lui donnerait peut-être déjà une piste pour commencer ses recherches. Il était fermement déterminé à gagner. Et si quiconque essayait de lui mentir, il le devinerait tout de suite. Les pauvres hères qu’il avait terrorisés en interrogatoire, jadis, auraient pu en témoigner s’ils étaient encore vivants. Hinhinhin.


[Edit de La Pleureuse : Alors, c'est une langue universelle qui a lieu sur la Nef, donc normalement le jeu de langues de Kuro ne marche pas, mais bon, on va faire comme si dans ce rp, parce que c'est marrant. Par ailleurs, il est bien évident que la question de Kuro est ici la "question fatidique" : vous êtes tenus de répondre par la vérité, toute la vérité. :3 ]
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MessageSujet: Re: [Intrigue n°1] Où est mon ch... euh, objet ?    [Intrigue n°1] Où est mon ch... euh, objet ?  EmptyMar 7 Déc - 23:25

Balthymor éclata d’un rire sonore et chaleureux lorsque La pleureuse décida qu’il serait bon que Friedrich passe par-dessus bord. Il vit la crinière rousse disparaitre derrière le rebord pour réapparaitre trempée, humiliée. Les yeux de l’aristocrate lançaient des éclairs et son regard assassin poignarda la Pleureuse. Comment ne pas rire ? Cela faisait une éternité que Balthymor ne s’était pas autant amusé. Il en oublia presque « ça ». « Ça » dormait tranquillement dans sa poche. Mais était-ce vraiment à l’abri ? Peu importe il pouvait enfin rire de bon cœur tout comme le jeune asiatique à ses côtés.

Soudain la Pleureuse, décidément d’humeur facétieuse, se jeta sur Kurogane. Aucun homme ne pouvait résister à la fameuse étreinte de la Pleureuse trempée, nue. Balthymor vit les yeux du jeune homme s’écarquiller lorsque la chair de la jeune femme lui caressa la poitrine. Balthymor sourit à nouveau. Cette jeune femme était décidément pleine de charme et elle arrivait à maîtriser la gente masculine. Kurogane finit par s’échapper de sa douce prison.

« Gentille fille »

A ces mots Balthymor sentit la colère monter en lui. Gentille… La pleureuse n’était pas un animal. Pour qui se prenait-il ? Un éclair passa dans l’esprit de Balthymor. Si la Pleureuse avait fouillé Friedrich et Kurogane il se pourrait qu’elle le fouille à son tour. Il regretta d’avoir prit son objet…mais c’était un risque à prendre. Il s’éloigna de la troupe de quelques mètres. Il aurait tout le temps de voir la Pleureuse arriver. Il garda un œil sur elle, aux aguets. Puis Kurogane vint le sortir de sa torpeur :

« Je suppose qu’on vous a également ravi votre objet… Alors, dites-moi, mes jolis… L’objet que vous avez reçu peut-il permettre de tuer quelqu’un ? »

« Ça »…. « Ça »… « ÇA »

« ÇA » peut tuer… oui…

Balthymor déglutit avec difficultés. Il resta calme en apparence, mais son cœur battait de plus en plus vite contre « ça » et l’objet de la Pleureuse. Oui on pouvait tuer avec « ça ». Rien que d’y penser lui donnait envie de vomir. De penser que « ça » avait ôté la vie de quelqu’un. Balthymor se mit alors à voir le jeune asiatique sous un autre jour. Si jeune et pourtant si violent. Il ne connaissait rien à la mort. A la souffrance à l’horreur de la guerre. A l’absurdité qu’ont les hommes de se battre et le génie qu’ils ont pour se détruire. Car si il y a bien un domaine où les hommes excellent c’est bien la guerre. Même la science était à son service. Balthymor maudissait le jour où son piège avait décidé du destin de 20 soldats. Il avait honte de lui-même. D’avoir accomplit des atrocités et de les avoir approuvés, de son vivant. Ce n‘est qu’à son arrivé à la nef que Balthymor prit conscience de ce qu’était la mort. Le savait-il ? Kurogane le savait-il ?

« Oui mon ami on peut tuer avec mon l’objet en ma possession. Mais
dis-moi, jeune homme, qu’as-tu fait de ton vivant pour mépriser autant la vie humaine ? Serait-ce pour l’argent ? »

Balthymor commença à faire les cent pas tout en gardant un œil sur la Pleureuse. « Ça » appuyait toujours sur sa poitrine.

« Le pouvoir ? »

A ces mots il regarda Friedrich.

« Ou tout simplement…pour ton propre plaisir ? »

Il s’arrêta fixa les yeux de Kurogane.

« Mon ami, si ton objet peut tuer, l’objet que j’ai en ma possession le peut aussi. Bien joué mon ami c’était une question pertinente. »

Il se retourna vivement vers Friedrich et lui dit chaleureusement:

« Et toi Von Kammersmark ? Tu ne dis plus rien ! Mon ami ! Ressaisit toi ! La Pleureuse a tous les charmes de cette Terre mais si tu voyais l’expression de ton visage, mon ami, tu ne me contredirais pas ! Détendez vous Sir Kammersmark ! »

Il se tourna vers Kurogane

« La partie ne fait que commencer n’est-ce pas ? »
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MessageSujet: Re: [Intrigue n°1] Où est mon ch... euh, objet ?    [Intrigue n°1] Où est mon ch... euh, objet ?  EmptyMar 14 Déc - 14:55

« Pleureuse, écoute moi bien. Tu ne dois surtout pas faire de câlin à un garçon lorsque tu es nue. C’est dangereux. D’accord ? Gentille fille. »

La Pleureuse regarda Kurogane avec un air totalement perplexe. De quoi parlait-il ? Non mais enfin, il n'avait rien compris à rien. La perte de son objet devait lui être un coup très très dur. Très très très dur. Ça perturbait toute sa rhétorique et sa logique. Allait-il s'en remettre ? Elle leva les sourcils, inquiète. Devait-elle lui expliquer que d'abord, elle ne lui avait pas fait un garçon, qu'ensuite il n'était pas nu et qu'elle n'était pas un câlin ? Et en quoi est-ce que son action était gentille ? Et pourquoi diable était-elle dangereuse ? Avec son objet, peut-être, mais sans, elle ne voyait pas trop. À moins qu'elle ne commence à se servir de son importante chevelure comme Raiponce dans le dessin animé de Disney. Ah oui, ça pourrait être marrant ça, de s'en servir comme lasso. C'était à creuser ça !
Bon, elle allait les laisser pousser pour s'essayer à ce nouveau sport le plus tôt possible (et si possible sur Kuro, peut-être que ça le remettrait d'aplomb). D'ailleurs celui-ci profitait du moment d'absence de la jeune femme pour boutonner sa chemise. Remarque, il avait pas si tort que ça : si elle portait juste une culotte et une chemise, lui était torse nu. Donc il pouvait être considéré comme nu – elle aussi d'ailleurs. N'empêche qu'elle ne lui avait pas fait de garçon, et qu'elle n'était certainement pas un câlin. Ça existe, d'ailleurs, un câlin comme être à part ? Ah oui, Ed. Il la confondait avec le Fou. On n'allait pas aller loin.

Il alluma une cigarette et posa une question sur les objets. Il voulait savoir si ça pouvait tuer. La Pleureuse réfléchit un instant à l'objet qu'elle avait reçu. C'était quoi déjà ? Ah, ça. Ah oui. À vrai dire, elle ne savait pas exactement à quoi ça servait, mais elle avait vu des images et des films, avec Callista, où y avaient des trucs qui ressemblaient. Ah ouais, ça pouvait peut-être tuer. Ou pas. D'un autre côté, tout peut tuer, ça dépend comme on s'en sert. Y a beaucoup de trucs multi-usages. Comme les gigots congelés. Sisi. Mais, non, elle n'avait pas reçu un gigot congelé. Il aurait déjà fondu, sinon, ça n'aurait pas été gentil pour son propriétaire, non ? Et pendant qu'elle réfléchissait intensément, Balthymor révélait en tremblant que son objet pouvait tuer.
Aha. Kuro était si concentré sur les paroles du noble français, que la jeune femme décida qu'il serait sage d'en profiter pour le fouiller à nouveau. Mais finalement elle abandonna ce projet. À la place, elle lui prit sa cigarette, intriguée. Elle l'avait souvent vu s'en servir. Elle se demandait ce que c'était. Par un grand et heureux hasard, elle mit le bon côté dans sa bouche, évitant de peu de se brûler. On aurait dit un animal s'amusant avec un cigare. Elle décida de prendre une inspiration comme elle avait vu le Japonais faire. Et bien sûr, elle s'étouffa, recracha la fumée et lança le mégot, qui tomba – oups ! - sur Friedrich. Catastrophée – elle ne voulait pas lui faire mal, malgré tout ce qu'on pouvait croire – elle se précipita vers le roux et ôta le mégot qu'elle jeta par-dessus bord. Là. Il ne pourrait rien faire de pire. En plus, c'était dangereux. Ah mais, tiens, oui !

« Le truc là, ça peut tuer. » affirma-t-elle, peu consciente qu'elle avait tout à fait raison. Et puis énumérant sur ses doigts, elle continua : « Et mon objet à moi il peut tuer aussi. Et l'objet que j'ai reçu aussi. Et un gigot congelé aussi. Et puis la tristesse. Et puis... MON CHAT ! » s'écria-t-elle enfin, et se mit à bondir sur place, un peu comme un kangourou, en demandant comme une gamine : « J'ai bon, j'ai bon ? »

[Désolée, c'est pas très long, mais c'était pour faire avancer [Intrigue n°1] Où est mon ch... euh, objet ?  26605 ]
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MessageSujet: Re: [Intrigue n°1] Où est mon ch... euh, objet ?    [Intrigue n°1] Où est mon ch... euh, objet ?  EmptyLun 20 Déc - 20:08

Rien de bien nouveau du côté de Friedrich. Depuis que sa seigneurie était arrivée sur le navire (depuis combien de temps ? Il n'aurait pu le dire, le temps même ne semblait pas avoir la moindre valeur ici !), comme par enchantement, il avait presque arpenté tous les stades d'émotions possibles et imaginables, sauf bien évidemment les stades impliquant un quelconque bonheur. Il avait été tout d'abord terrorisé, puis furieux, de nouveau angoissé, complètement déprimé, pour enfin appréhender un état de calme résignation, qui s'était manifesté sous la forme d'un désintérêt et d'une lassitude croissante. Et quoi qu'il arrive, il avait toujours veillé à se retirer le plus loin possible de la vile populace hétérogène qui évoluait ici, des animaux, des prédateurs, des créatures bipèdes profondément terrifiante qui ne songeaient qu'à lui arracher la gorge de leurs incisives aiguisées et à se partager ses restes encore fumants. Sa position vis à vis des autres naufragés n'avait pas bougé d'un poil de cul, si vous me permettez ce langage quelque peu grossier mais Ô combien représentatif de l'état d'esprit actuel du personnage : quand certains le terrifiaient, la Pleureuse en chef de file, d'autres lui apparaissaient franchement dangereux ou encore profondément méprisables. Il avait décidé de rassembler ce flot complexe de sentiments en un seul et unique : le mépris.

Le jeune homme se redressa enfin complètement sur ses pieds et saisit ses cheveux de ses deux mains, les rassemblant sur son épaule gauche pour les essorer en les pressant dans la paume de ses mains. Il ne se rendit pas vraiment compte qu'il tremblait, son esprit n'était pas vraiment tourné vers ses gestes. Il devait avoir l'air bien pitoyable, bien ridicule, et la sensation des vêtements trempés qui collaient à sa peau était franchement désagréable. Il fit rouler les muscles endoloris de ses épaules et extirpa sa chemise de son pantalon, l'essorant presque machinalement à présent. Il dû faire un effort considérable sur lui-même pour détacher le regard assassin qu'il avait fixé sur la jeune femme.


* Patience, Friedrich, patience, maugréait-il intérieurement. Tu prendras ta revanche en temps voulu, et la femelle retournera à sa place : LA CUISINE. Hmrph. *

Les éclats de rire de Kurogane et Balthymor lui parvinrent enfin, alors que son esprit semblait accepter de se reconnecter à la réalité. De répit, il leur tira la langue à tous deux. Son séjour lui avait fait comprendre que ce geste, quoiqu'un peu contemporain, signifiait plus ou moins qu'il se fichait pas mal de leur moquerie. Et peut-être même qu'il les emmerdait. Qu'importe, les deux hypothèses lui paraissaient attrayantes.

« Riez donc, monsieur Kurogane, riez donc ! Je ne sais pas ce qui m'empêche de sortir mon gantelet et de vous fouetter le visage avec ! »

Son ton lui parut léger, il s'était surpris à ironiser sur sa propre époque et sur sa propre condition, et il se dérida légèrement. Il décida de camoufler l'expression effarouchée qu'il aurait affiché en temps normal. Ça n'arrangerait rien à sa condition actuelle.

« Je suppose qu’on vous a également ravi votre objet… Alors, dites-moi, mes jolis… L’objet que vous avez reçu peut-il permettre de tuer quelqu’un ? »


Le jeune homme réfléchit un instant, et laissa le temps aux autres de répondre avant lui. Ainsi, le français déclara : « Oui mon ami on peut tuer avec mon l’objet en ma possession. Mais dis-moi, jeune homme, qu’as-tu fait de ton vivant pour mépriser autant la vie humaine ? Serait-ce pour l’argent ? » Il décida de ne pas s'attarder sur cette réplique. Trempé et commençant à sentir une sensation de froid (ça ne pouvait être qu'une sensation), se replonger dans un débat passionné quant à la place du Bien et du Mal dans la société, ou quelconque autres débats, ne l'intéressait pas vraiment. La Pleureuse prit ensuite la parole : « Et mon objet à moi il peut tuer aussi. Et l'objet que j'ai reçu aussi. Et un gigot congelé aussi. Et puis la tristesse. Et puis... MON CHAT ! » Friedrich haussa un sourcil perplexe en s'accoudant négligemment à la barrière de bois qui entourait le pont. Les propos de la jeune femme avaient beau être toujours aussi confus et étranges, cela lui permettait de repousser à plus loin sa propre réponse. Il se décida à garder momentanément le silence. Il avait de l'eau dans ses bottes.

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MessageSujet: Re: [Intrigue n°1] Où est mon ch... euh, objet ?    [Intrigue n°1] Où est mon ch... euh, objet ?  EmptyMer 5 Jan - 0:07

Aux paroles de Balthymor, le sourire de Kuro s’évanouit comme la fumée de sa cigarette mourante. Paralysé par un mélange de surprise, de colère et d’indignation, il fixait le français, sans mot dire, une sainte terreur dans ses yeux rouges écarquillés. Quoi ? Pourquoi lui parlait-il de tout ça ? Pourquoi maintenant ? Qu’est-ce que ça pouvait bien lui faire qu’il ait été tueur à gages, par le passé, alors que tout ça ne signifiait plus rien, à présent ? De quel droit se permettait-il de le juger sur sa vie d’avant ? De quel droit se permettait-il l’usage de ce ton si hautain et insolent avec lui ? N’avait-il pas compris à qui il avait affaire ? Sous la colère montante, Kuro serra les dents et les poings. L’angoisse commençait à lui lacérer l’estomac. Non, il n’avait pas le droit de lui parler ainsi. Il n’avait pas le droit de lui infliger ces mots cruels, alors qu’il n’était sûrement pas mieux. Non mais pour qui se prenait-il, tout ça parce qu’il était un philosophe des lumières qui avait dédié sa vie à l’étude ? Cela ne lui donnait en aucun cas le droit de se moquer de lui de la sorte. Et l’adolescent, furieux, était bien décidé à le lui faire comprendre.
Sans même réfléchir, laissant sa colère prendre le pas sur sa raison, ses yeux rouges brûlant de rancœur, il saisit Balthymor par le col, pour qu’il ne puisse éviter son regard. Cela n’allait pas se passer comme ça. Dire que s’ils étaient encore à Tôkyô, il aurait pris directement une balle dans la tête. Il déclara alors, d’un ton dur et froid comme de la glace, tenant Balthymor fermement :

« De quel droit osez vous me juger ? Vous ne savez rien, ni de moi, ni de mon passé. Absolument rien. »

Sans rien ajouter, mais en n’oubliant pas de le fusiller une dernière fois du regard, il relâcha brusquement l’érudit. Il ne méritait même pas qu’il réponde à sa question.
Au moins, celui-ci eût la bonne idée de répondre à celle que Kurogane avait posée précédemment. Cela apaisa un peu l’adolescent, qui fit mine, encore profondément vexé, de ne pas y prêter une véritable attention. Mais intérieurement, il jubilait.
Déjà une piste pour retrouver son objet. Mais le nippon n’eût pas même le temps de se congratuler de sa découverte que la Pleureuse l’attaqua de nouveau, et lui déroba sa cigarette, profitant d’un bref moment d’inattention. Pris au dépourvu, il regarda, silencieux, Sybilla porter le tabac à ses lèvres, puis s’étouffer avec. Il ne put s’empêcher de ricaner à cette vue. Non mais quelle pas douée. Franchement. Elle enlevait toute la classe qu’une cigarette pouvait donner à quelqu’un. Il n’en alluma pourtant pas d’autre. Il ne lui en restait que trop peu pour les gâcher aussi rapidement.
La Pleureuse finit par répondre à son tour à sa question. Kurogane ne put s’empêcher de sourire. Apparemment, il avait misé sur la bonne case. Et puis, maintenant que Balthymor avait ravi l’objet de la Pleureuse, il avait deux fois plus de chance de trouver le sien.
Mais oui, c’était une idée. Pourquoi n’y avait-il pas pensé lus tôt ? Il avait là une occasion en or, à la fois de retrouver son objet et de se venger de ce philosophe qui avait osé lui manquer de respect. Heureusement pour lui qu’il était français, cela lui avait permis de ne pas trop baisser dans l’estime du jeune homme.
L’intéressé n’attendit même pas la réponse de Friedrich pour agir. Il pourrait toujours aller lui faire du chantage plus tard. Et puis, maintenant qu’il était décidé à se venger de Balthymor, il était trop impatient de lui faire ravaler sa fierté pour pouvoir attendre encore. Vengeance. Un mot qui décrivait bien l’état d’esprit du garçon.
Il profita du moment où Balthymor se tournait vers lui, avec des paroles amicales, pour le prendre par surprise : l’air de rien, un large sourire aux lèvres, Kuro tendit la main à celui-ci, comme s’il voulait lui serrer la main en signe de pardon et d’amitié, et lança :

« Oui, vous avez raison. Sans rancune, hein. »

* Je vais en profiter pour te donner une bonne leçon, senpai… *


Au moment où leurs mains se joignirent, un sourire diabolique aux lèvres, Kurogane, en bon expert des arts martiaux, en profita pour déséquilibrer Balthymor, et en une prise, il le mit à terre, allongé sur lui pour le maintenir au sol, ricanant comme un démon qu’il était.

« Maintenant, voyons voir ce que nous avons là… <3 » Susurra-t-il, le regard dévorant, et glissant sa main dans la poche du manteau de Balthymor, là où il l’avait vu glisser l’objet de la Pleureuse, et où il avait distingué la forme, sous le tissu, d’un autre objet : sûrement celui qu’il avait lui même reçu.

Peut-être en tirerait-il l’objet d’un autre au lieu du sien, et offrirait la victoire à l’un deux. Mais Kurogane avait toujours cette imprenable confiance en lui même, et préférait tenter le coup plutôt que d’attendre. Il aimait sentir qu’il contrôlait la situation. C’était ça. Un coup de poker. Il avait toujours agi comme ça, quand il avait quelque chose de suffisamment intéressant à la clé. Sur l’impulsion du moment.
Doucement, il tira les deux objets, pour pouvoir les regarder. Son cœur accéléra d’un coup, pris d’une poussée d’adrénaline.
Il lui tardait de voir si son objet était là.
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MessageSujet: Re: [Intrigue n°1] Où est mon ch... euh, objet ?    [Intrigue n°1] Où est mon ch... euh, objet ?  EmptyMer 5 Jan - 0:44

Citation :
Le Capitaine était ravi. Voilà qui satisferait ses supérieurs. Une affaire rondement menée, des échanges intéressants dans les deux groupes. Oui, ce petit jeu qu'il avait lancé avait été un succès, et il était presque dommage qu'on ait eu un gagnant si vite. Mais enfin, que pouvait-on contre les impulsifs ? Il baîlla puis fit résonner sa voix sur la Nef, de façon à ce que chaque participant l'entende :

"Nous avons un gagnant. Il s'agit de Kurogane. Il va maintenant nous annoncer son vœu, que je réaliserai comme promis."

Dans sa main, Kurogane tenait deux objets : le poignard avec lequel s'était suicidée la Pleureuse et qui avait été confié à Balthymor, et son cher revolver, dont la Pleureuse avait eu la garde. Dans l'instant, chaque autre personnage se retrouva avec son objet dans la main. Quel soulagement !
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MessageSujet: Re: [Intrigue n°1] Où est mon ch... euh, objet ?    [Intrigue n°1] Où est mon ch... euh, objet ?  EmptyMer 5 Jan - 21:11

Comme toujours, ce sourire. Cet effrayant sourire qu’on ne pouvait voir que sur un seul visage. Un sourire porteur de mauvaise augure. Allongé sur Balthymor, mort d’impatience, et souriant comme toujours, Kuro s’empressa de tirer les deux objets de la poche intérieure du manteau de l’érudit. Le cœur battant à une vitesse folle, il n’osa pas ouvrir les yeux tout de suite. Mais c’était trop tard, il l’avait fait. Il ne pouvait plus reculer, à présent.
Sans même regarder les objets, le jeune homme ne put s’empêcher de ricaner. Le poids du second objet, la sensation de l’acier froid contre sa peau qu’il connaissait par cœur, la forme de l’arme dans sa main ; ce ne pouvait être que lui.
Kuro ouvrit les yeux et regarda les deux objets qu’il avait ravis au philosophe : un couteau qu’il ne connaissait pas, et Yami, son revolver en acier noir. Un sourire satisfait se dessina sur ses lèvres. Il avait vu juste. On dirait que la chance était avec lui, pour une fois.

Kurogane se releva, et, en passant sa main dans ses cheveux noirs, il poussa un long soupir de soulagement. Il devait avouer que toute cette histoire l’avait fait pas mal stresser. Mais bon, tout cela importait peu, puisqu’après tout, il avait gagné.
Le jeune homme baissa soudainement les yeux : le couteau dans sa main avait disparu, pour revenir dans celle de la Pleureuse. Ah, c’était à elle qu’il appartenait, alors. Il put voir que Balthymor et Friedrich avaient également récupéré leurs objets. Bon, c’était une bonne chose que toute cette mascarade prenne fin. Il allait pouvoir retourner continuer sa sieste dans sa cabine. Mais le plus intéressant… C’était que le Capitaine allait devoir exaucer le vœu de son choix.

« On dirait bien que… J’ai gagné. » Lança-t-il, fier comme un coq, à l’attention des trois autres.

A ces mots, l’adolescent poussa un rire machiavélique. Il avait tant attendu cet instant... Tout se déroulait selon son plan. Alors que la voix du Capitaine annonçait sa victoire, celui-ci en profita pour entamer un dialogue mental avec son arme.

* Mon petit Yami… * Pensa-t-il, en regardant le revolver, ému. * Si tu savais à quel point tu as manqué à papa. Mais ne t’inquiète pas, je ne laisserai plus jamais personne te toucher, oh, non. *

Sentant les regards des autres passagers sur lui, comme curieux et impatients qu’il prononce enfin son vœu, Kurogane lança alors, les yeux levés au ciel, un large sourire victorieux aux lèvres, comme s’il se délectait de ses propres paroles :

« Je demande à ce que le vœu de Haru sensei soit exaucé à la place du mien, et que lui et Nepthys retrouvent la vue. C’est tout. »

* Prends garde à toi, ma belle… * Songea-t-il, toujours aussi fier. * J’ai fait un pas de plus vers toi… Et bientôt, je te croquerai toute crue ! *

Sans même jeter un regard aux autres, ricanant toujours, il rangea son revolver dans sa ceinture et sortit son paquet de cigarettes. Pour fêter l’occasion, il s’en alluma une, et s’en retourna dans sa chambre, pour pouvoir tranquillement terminer sa sieste.
Dès son réveil, il allait récolter les fruits de son dur labeur. Car bien entendu, ce n’était pas pas un brusque élan de générosité qu’il avait formulé une telle demande. Comme d’habitude, avec lui, tout était calculé, planifié par avance, avec sournoiserie. Quel plaisir, rien qu’à l’idée de voir ce que tout ceci allait donner. Il lui tardait déjà de voir l’expression sur son visage, lorsqu’elle verrait enfin ce qu’était le rouge sang de ses yeux…
Il n’y avait pas à dire. Il était vraiment diabolique.
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MessageSujet: Re: [Intrigue n°1] Où est mon ch... euh, objet ?    [Intrigue n°1] Où est mon ch... euh, objet ?  EmptyMer 5 Jan - 21:48

Voilà qui était inattendu... Le Capitaine n'aurait pas cru. Enfin à vrai dire, ça lui était égal.

« Le gagnant s'est prononcé : il désire que le vœu de Ryû Haru soit réalisé. Nephtys et ce dernier recouvrent donc la vue à partir de maintenant et pour un temps indéterminé - ou plutôt, si, déterminé par l'envie des dieux. De toute façon, leur vue leur sera retirée sans préavis. »

[Pour ce qui est du jeu lui-même : vous pouvez poster les réactions de votre personnage aux deux annonces du Capitaine, mais vous n'y êtes pas contraints. Vous trouverez plus d'informations dans le topic portant sur l'Intrigue, et je vous engage tout de suite à aller voter sur le sondage sur la 2e intrigue (que je n'ai pas encore posté, mais ça ne saurait tarder). Quant à la vue de Nephtys et de Ryû Haru, elle durera le temps d'un topic ou deux, je dirais, à vous de voir.]
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